[ akusala: désavantageux | mūla: source, racine ]
Le Bouddha explique quelles sont les trois racines de ce qui est désavantageux, et montre qu'elles engendrent jusqu'aux plus grossiers des mauvais comportements.
Bhikkhus, il y a trois racines de ce qui est désavantageux.{1} Quelles sont ces trois? L'appétence est une racine de ce qui est désavantageux, l'aversion est une racine de ce qui est désavantageux, l'illusionnement est une racine de ce qui est désavantageux.{2}
Là où il y a l'appétence, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est désavantageux. Tout ce qu'un individu avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est désavantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu avide, submergé, vaincu par l'appétence, inflige à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat',{3} cela aussi est désavantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses malfaisantes et désavantageuses, nées de l'appétence, causées par l'appétence, produites par l'appétence, motivées par l'appétence, viennent à se produire.
Là où il y a l'aversion, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est désavantageux. Tout ce qu'un individu avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est désavantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu avide, submergé, vaincu par l'aversion, inflige à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat', cela aussi est désavantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses malfaisantes et désavantageuses, nées de l'aversion, causées par l'aversion, produites par l'aversion, motivées par l'aversion, viennent à se produire.
Là où il y a l'illusionnement, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est désavantageux. Tout ce qu'un individu avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est désavantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu avide, submergé, vaincu par l'illusionnement, inflige à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat', cela aussi est désavantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses malfaisantes et désavantageuses, nées de l'illusionnement, causées par l'illusionnement, produites par l'illusionnement, motivées par l'illusionnement, viennent à se produire.
Un tel individu, bhikkhus, est considéré comme quelqu'un qui parle sans raison, qui dit ce qui n'est pas vrai, qui n'a pas des paroles bienfaisantes, qui a des paroles contraires au Dhamma, des paroles contraires au Vinaya. Et pourquoi, bhikkhus, un tel individu est-il considéré comme quelqu'un qui parle sans raison, comme un menteur, comme quelqu'un qui n'a pas des paroles bienfaisantes, qui a des paroles contraires au Dhamma, des paroles contraires au Vinaya?
Parce qu'il a infligé à d'autres des souffrances, des douleurs par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat'. Lorsqu'on lui dit ce qui s'est produit, il le nie, il ne le reconnaît pas. Lorsqu'on lui dit ce qui ne s'est pas produit, il ne fait pas d'effort pour expliquer: 'cela est faux, cela n'est pas vrai'. Voici pourquoi un tel individu est considéré comme quelqu'un qui parle sans raison, comme un menteur, comme quelqu'un qui n'a pas des paroles bienfaisantes, qui a des paroles contraires au Dhamma, des paroles contraires au Vinaya.
Un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'appétence, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'aversion, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'illusionnement, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Tout comme un arbre sal, un bouleau ou un tremble, lorsqu'il est attaqué et couvert par trois lianes parasites, se trouve dans l'infortune, la ruine, la détresse, de la même manière, un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'appétence, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'aversion, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Un tel individu, bhikkhus, qui est submergé, vaincu par des états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'illusionnement, demeure ici et maintenant dans la souffrance, dans la contrariété, dans les difficultés, dans l'agitation. Lors de la séparation du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination.
Voici, bhikkhus, quelles sont les trois racines de ce qui est désavantageux.
Bhikkhus, il y a trois racines de ce qui est avantageux. Quelles sont ces trois? La non-appétence est une racine de ce qui est avantageux, la non-aversion est une racine de ce qui est avantageux, le non-illusionnement est une racine de ce qui est avantageux.
Là où il y a non-appétence, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est avantageux. Tout ce qu'un individu non avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est avantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu non avide, n'étant pas submergé ni vaincu par l'appétence, n'inflige pas à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat', cela aussi avantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses avantageuses, nées de la non-appétence, causées par la non-appétence, produites par la non-appétence, motivées par la non-appétence, viennent à se produire.
Là où il y a non-aversion, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est avantageux. Tout ce qu'un individu non avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est avantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu non avide, n'étant pas submergé ni vaincu par l'aversion, n'inflige pas à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat', cela aussi avantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses avantageuses, nées de la non-aversion, causées par la non-aversion, produites par la non-aversion, motivées par la non-aversion, viennent à se produire.
Là où il y a non-illusionnement, bhikkhus, il y a une racine de ce qui est avantageux. Tout ce qu'un individu non avide projette de faire avec son corps, sa parole et son esprit est avantageux. La souffrance, la douleur qu'un individu non avide, n'étant pas submergé ni vaincu par l'illusionnement, n'inflige pas à d'autres par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat', cela aussi avantageux. C'est ainsi que de nombreuses choses avantageuses, nées de la non-illusionnement, causées par la non-illusionnement, produites par la non-illusionnement, motivées par la non-illusionnement, viennent à se produire.
Un tel individu, bhikkhus, est considéré comme quelqu'un qui parle avec raison, comme quelqu'un qui dit la vérité, qui a des paroles bienfaisantes, qui a des paroles en accord avec le Dhamma, des paroles en accord avec le Vinaya. Et pourquoi, bhikkhus, un tel individu est-il considéré comme quelqu'un qui parle avec raison, comme quelqu'un qui dit la vérité, qui a des paroles bienfaisantes, qui a des paroles en accord avec le Dhamma, des paroles en accord avec le Vinaya?
Parce qu'il n'a pas infligé à d'autres des souffrances, des douleurs par le meurtre, par la captivité, par la confiscation, par les reproches, par le bannissement, [en pensant:] 'vraiment, je suis puissant, je suis un soldat'. Lorsqu'on lui dit ce qui s'est produit, il le reconnaît, il ne le nie pas. Lorsqu'on lui dit ce qui ne s'est pas produit, il fait un effort pour expliquer: 'cela est faux, cela n'est pas vrai'. Voici pourquoi un tel individu est considéré comme quelqu'un qui parle avec raison, comme quelqu'un qui dit la vérité, qui a des paroles bienfaisantes, qui a des paroles en accord avec le Dhamma, des paroles en accord avec le Vinaya.
Chez un tel individu, bhikkhus, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'appétence ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Chez un tel individu, bhikkhus, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'aversion ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Chez un tel individu, bhikkhus, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'illusionnement ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Tout comme s'il y avait un arbre sal, un bouleau ou un tremble, qui serait attaqué et couvert par trois lianes parasites, qu'un homme venait, apportant une pique et un panier, qu'il coupe les parasites à la racine et, les ayant coupées à la racine, qu'il creuse autour d'elles. Ayant creusé autour d'elles, il les extrairait jusqu'aux radicelles. Ensuite, il les découperait en menu fragments. Les ayant découpées en fragments, il les briserait en particules. Les ayant brisées en particules, il les ferait sécher au vent et au soleil. Les ayant faites sécher au vent et au soleil, il les brûlerait dans un feu. Les ayant brûlées dans un feu, il les réduirait en poudre de cendres. Les ayant réduites en poudre de cendres, il les disperserait dans le vent ou dans un court d'eau rapide. De cette manière, les lianes parasites auraient leurs racines détruites, rendues comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne seraient pas destinées à réapparaître dans le futur.
De la même manière, bhikkhus, chez un tel individu, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'appétence ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Chez un tel individu, bhikkhus, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'aversion ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Chez un tel individu, bhikkhus, les états mentaux malfaisants et désavantageux engendrés par l'illusionnement ont été abandonnés, leur racine a été détruite, rendue comme une souche de palmier, privées des conditions de leur développement, et ne sont pas destinées à réapparaître dans le futur. Il demeure ici et maintenant dans le confort, sans contrariété, serein, sans agitation, et il atteint Parinibbāna dans cette même vie.
Voici, bhikkhus, quelles sont les trois racines de ce qui est avantageux
Notes
1. racine de ce qui est désavantageux: akusalamūla. Dans toute la suite le couple kusala/akusala sera traduit par avantageux/désavantageux.
2. appétence, aversion, illusionnement: appétence: lobha
aversion: dosa
illusionnement: moha.
3. vraiment, je suis puissant, je suis un soldat:
balavamhi balattho [bala: puissance | hi: vraiment | balattha: soldat].
d'après le travail effectué à partir du Pali par Thanissaro Bhikkhu
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