Dans le but de montrer les raisons non triviales de faire l'éloge du Bouddha, celui-ci formule un long discours qui catégorise en 62 types toutes les croyances que les hommes pourront jamais formuler à propos de la nature de l'existence.
A. Paribbājaka Kathā: Deux ascètes-vagabonds
B. Cūḷa Sīla: Section sur la moralité mineure
C. Majjhima Sīla: Section sur la moralité moyenne
D. Mahā Sīla: Section sur la moralité supérieure
I. Pubbanta Kappikā: Dix-huit opinions erronées concernant le passé
A. Sassata Vādo: Quatre types d'opinions sur l'éternalité du monde
B. Ekacca Sassata Vādo: Quatre types d'opinions sur l'éternalité et la non-éternalité du monde
C. Antānanta Vādo: Quatre types d'opinions concernant la finitude et l'infinitude du monde
D. Amarāvikkhepa Vādo: Quatre types d'évasions indécises
E. Adhiccasamuppanna Vādo: Deux types d'opinions concernant la non-causalité
II. Aparanta Kappikā: Quarante quatre opinions concernant le futur
A. Saññī Vādo: Seize types de croyances en l'existence de saññā après la mort
B. Asaññī Vādo: Huit types de croyances en la non-existence de saññā après la mort
C. Nevasaññīnāsaññī Vādo: Huit types de croyances en ni saññā ni non-saññā après la mort
D. Uccheda Vādo: Sept types de croyances en l'annihilation
E. Diṭṭhadhammanibbāna Vādo: Cinq types de croyances en un nibbāna atteignable dans cette vie
A. Paritassitavipphandita Vādo: Agitation dûe aux opinions erronées et à l'appétence
B. Phassapaccayā Vādo: Le contact en tant que cause
C. Diṭṭhigatikādhiṭṭhāna Vaṭṭa Kathā: Le cycle des renaissances conditionné par les opinions erronées
D. Vivaṭṭa Kathādi: Discours sur la cessation du cycle des renaissances
Conclusion
Deux ascètes-vagabonds
Un jour le Bhagavā fit le long voyage entre Rājagaha et Nāḷanda, accompagné de nombreux bhikkhus, environ cinq cent en tout. Suppiya,
un ascète-vagabond, faisait aussi le long voyage entre Rājagaha et Nāḷanda, accompagné de son élève, le jeune Brahmadattā.
Pendant le voyage, Suppiya, l'ascète-vagabond, dénigrait le Bouddha, le Dhamma et le Saṅgha de différentes manières. Le jeune Brahmadattā,
l'élève de Suppiya, cependant, faisait l'éloge du Bouddha, du Dhamma et du Saṅgha de différentes manières. Ainsi, l'instructeur et
l'élève, disant chacun des choses contradictoires par rapport à l'autre, suivirent derrière le Bhagavā et la compagnie de bhikkhus.
Ensuite, le Bhagavā se rendit au gîte du roi, au jardin d'Ambalaṭṭhikā, afin de s'y installer avec sa compagnie de bhikkhus pour passer la
nuit. L'ascète-vagabond, Suppiya, se rendit dans le même gîte avec son élève, le jeune Brahmadattā, afin de s'y installer pour passer
la nuit. Dans le jardin aussi, Suppiya, l'ascète-vagabond, dénigra le Bouddha, le Dhamma et le Saṅgha de différentes manières, alors que
son élève, le jeune Brahmadattā, faisait l'éloge du Bouddha, du Dhamma et du Saṅgha de différentes manières. Et ainsi, l'instructeur
et l'élève disaient des choses qui se contredisaient directement.
Lorsque la nuit se termina et que le jour se leva, les bhikkhus se réunirent dans le pavillion, et la conversation suivante se fit jour:
– Amis! Comme c'est merveilleux!
– Et, en effet, comme c'est formidable, amis, que ce qui n'était jamais arrivé avant soit maintenant arrivé! Le Bhagavā, l'omniscient,
le clairvoyant, celui qui est digne d'hommages, qui est parfaitement éveillé de par ses propres efforts, comprend avec une claire
perspicacité les dispositions variées des êtres. (En tant qu'exemple au sujet de la manière dont il y a des dispositions variées chez
les êtres, les bhikkhus continuèrent à dire:) Cet ascète-vagabond, Suppiya, a dénigré le Bouddha, le Dhamma et le Saṅgha de différentes
manières, alors que son élève, le jeune Brahmadattā, a fait l'éloge du Bouddha, du Dhamma et du Saṅgha de différentes manières.
L'instructeur et l'élève, disant chacun quelque chose de contradictoire par rapport à l'autre, ont ainsi suivi le Bhagavā et la compagnie de
bhikkhus.
Le Bhagavā, connaissant le sujet de leur conversation, se rendit au pavillion, prit le siège préparé pour lui et demanda:
– Bhikkhus! de quoi
étiez-vous en train de parler pendant que vous étiez assemblés ici? Quel était le sujet de la conversation que vous n'avez pas finie
avant que j'arrive?
– Bhante, alors que la nuit se terminanit, nous nous sommes réunis dans ce pavillon et la conversation suivante s'est faite jour:
Amis! Comme c'est merveilleux! Et, en effet, comme c'est formidable, amis, que ce qui n'était jamais arrivé avant soit maintenant arrivé!
Le Bhagavā, l'omniscient,
le clairvoyant, celui qui est digne d'hommages, qui est parfaitement éveillé de par ses propres efforts, comprend avec une claire
perspicacité les dispositions variées des êtres. (En tant qu'exemple au sujet de la manière dont il y a des dispositions variées chez
les êtres, les bhikkhus continuèrent à dire:) Cet ascète-vagabond, Suppiya, a dénigré le Bouddha, le Dhamma et le Saṅgha de différentes
manières, alors que son élève, le jeune Brahmadattā, a fait l'éloge du Bouddha, du Dhamma et du Saṅgha de différentes manières.
L'instructeur et l'élève, disant chacun quelque chose de contradictoire par rapport à l'autre, ont ainsi suivi le Bhagavā et la compagnie de
bhikkhus.
– Ceci, Bhante, était la conversation interrompue que nous avions avant que le Bhagavā n'arrive.
– Si d'autres, bhikkhus, dénigrent le Bouddha, le Dhamma et la Saṅgha, vous ne devez pas avoir de ressentiment, ni être mécontents
ou en colère à cause de cela.
– Si vous ressentez de la colère ou du mécontentement, bhikkhus, lorsque d'autres dénigrent, le Bouddha, le
Dhamma et le Saṅgha, cela ne sera que nuisible pour vous (parce qu'alors vous ne serez plus capables de pratiquer le Dhamma).
– Si vous ressentez de la colère ou du mécontentement, bhikkhus, lorsque d'autres dénigrent le Bouddha, le Dhamma et le Saṅgha,
serez-vous capables de discriminer la bonne parole de la mauvaise?
– Non, en effet, Bhante, dirent les bhikkhus.
– Si d'autres me dénigrent moi, ou le Dhamma ou le Saṅgha, vous devriez leur expliquer ce qui est faux comme étant ce qui est faux
en disant: 'Il n'en va pas ainsi. Cela n'est pas vrai. En vérité, nous ne sommes pas comme cela. Nous ne faisons pas une telle faute'.
– Si d'autres, bhikkhus, font l'éloge du Bouddha, du Dhamma et du Saṅgha, vous ne devriez pas vous sentir contents, ou réjouis
ou gais à cause de cela.
– Si vous vous sentez contents, bhikkhus, réjouis ou gais lorsque d'autres font mon éloge, ou celle du Dhamma ou du Saṅgha,
cela ne sera que nuisible pour vous.
– Si d'autres font mon éloge, bhikkhus, ou celle du Dhamma ou du Saṅgha, vous devriez admettre ce qui est vrai comme étant ce qui
est vrai, en disant: 'Il en va ainsi. Cela est vrai. En vérité, nous sommes comme cela. [Cette qualité] est présente en nous'.
Section sur la moralité mineure1
– Lorsqu'une personne ordinaire fait l'éloge du Tathāgata, bhikkhus, cela pourrait n'être qu'en rapport à des affaires de nature mineure et
inférieure, de simple moralité.2 Et quelles sont ces affaires de nature mineure et
inférieure, de simple moralité, au sujet desquelles il pourrait faire l'éloge du Tathāgata?
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
la destruction de la vie, et s'abstient de la destruction de la vie, laissant de côté la bâton et l'épée, ayant honte de faire ce qui est
mauvais, il est compatissant et demeure plein de sollicitude pour le bien-être de tous les êtres vivants'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
la prise de ce qui n'a pas été donné, et il s'abstient de prendre ce qui n'a pas été donné. Il n'accepte que ce qui a été donné, il ne
souhaite recevoir que ce qui a été donné. Il s'établit lui-même dans la pureté en s'abstenant de commettre un vol'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
une vie dépourvue de chasteté, et il pratique la chasteté, demeurant vertueux et s'abstenant des relations sexuelles, qui sont la pratique
des gens ordinaires'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
l'élaboration d'un mensonge, il s'abstient de dire des mensonges, il ne dit que ce qui est vrai, réuni que la vérité avec la vérité,
demeurant résolu (dans la vérité), digne de confiance et ne trompant pas'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
la diffamation, il s'abstient de la diffamation. Lorsqu'il entend des choses de la part ce deux-cis, il ne va pas les raconter à ceux-là
afin de créer une discorde entre eux. Lorsqu'il entend des choses de la part de ceux-là, il ne va pas les raconter à ceux-cis afin de
fomenter une discorde entre eux. Il réconcilie ceux qui sont en désaccord. Il encourage ceux qui sont d'accord. Il se plaît dans l'unité,
il l'aime et s'en réjouit. Il parle dans le but de créer l'harmonie'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
un discours sévère, et il s'abstient de tenir un discours sévère. Il ne dit que des mots irréprochables, agréables à entendre, affectueux,
allant au coeur, courtois, plaisant et encourageant pour la plupart (de ses auditeurs)'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samaṇa Gotama abandonne toutes les pensées reliées à
un discours frivole, et il s'abstient de tenir un discours frivole. Son discours est approprié aux circonstances, empli de vérité,
bénéfique, consistant avec l'enseignement et la discipline, mémorable, approprié et opportun, soutenu par la raison, restreint à certaines
limites, et conduisant au bien-être'.
– Dans son éloge du Bouddha, bhikkhus, une personne ordinaire pourrait dire ceci:
'Samaṇa Gotama s'abstient de détruire toutes graines
et toute végétation'.
'Samaṇa Gotama ne prend qu'un repas par jour, ne mangeant pas le soir et jeûnant après midi'.
'Samaṇa Gotama s'abstient de danser, chanter, de s'associer à la musique ou aux divertissements, ce qui est une difficulté de la réalisation
de la moralité.
'Samaṇa Gotama s'abstient de porter des fleurs, de mettre du parfum et de s'enduire d'onguents'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'utiliser des lits et des sièges hauts et luxurieux'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter de l'or et de l'argent'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des céréales non cuisinées'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter de la viance non cuisinée'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des femmes et des vierges'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des esclaves hommes et femmes'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des chèvres et des moutons'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des poulets et des porcs'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des éléphants, du bétail, des chevaux et des ânes'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'accepter des terres, cultivées ou non cultivées'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'agir comme un messager'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'acheter et de vendre'.
'Samaṇa Gotama s'abstient d'utiliser de faux poids et mesures et des contrefaçons'.
'Samaṇa Gotama s'abstient de pratiques malhonnêtes telles que la corruption, la tricherie et la fraude'.
'Samaṇa Gotama s'abstient de mutiler, de tuer, d'emprisonner, de commettre des vols de grand chemin, de piller les villages et de s'engager
dans le vol organisé'.
– Telles sont, bhikkhus, les choses qui devraient être dites lorsqu'une personne ordinaire fait l'éloge du Tathāgata.
Section sur la moralité moyenne
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés (des reclus en général) qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma
et ses résultats), ont l'habitude de détruire des choses telles que graines et végétation. Et quelles sont ces choses? Il y en a cinq
sortes: les germes-racines, les germes-tiges, les germes-noeuds, les germes-bourgeons et les germes-graines. Samaṇa Gotama s'abstient
de détruire de telles graines et végétation. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de stocker pour utiliser [plus tard] des choses offertes, comme du riz cuisiné, des boissons, des vêtements, des sandales,
des lits, des onguents et de la nourriture. Samaṇa Gotama s'abstient de stocker pour utiliser de telles choses. Un homme ordinaire,
bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude d'assister à des divertissements, ce qui est une difficulté de la réalisation de la moralité. Et quels sont ces divertissements?
Ils sont: danser, chanter, la musique, les spectacles, les récitations, frapper dans les mains, jouer des cuivres (instruments de musique),
jouer des percussions, les expositions artistiques, jouer avec une balle en fer, les jeux consistant à faire cultiver des bambous, les
rituels consistant à laver les os des morts, les combats d'éléphants, les combats de chevaux, les combats de buffles, les combats de
boeufs, les combats de chèvres, les combats de moutons, les combats de coqs, les combats de cailles, les combats avec des bâtons, la boxe,
la lutte, les tatouages militaires, les revues militaires, les longues marches [des soldats] et les mouvements de troupes. Samaṇa Gotama
s'abstient d'assister à de tels divertissements, qui constituent une difficulté dans la réalisation de la moralité. Un homme ordinaire,
bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de jouer de l'argent (et de participer à des jeux sportifs) qui affaiblissent la vigilance (dans la pratique de la moralité).
Et quels sont ces jeux sportifs? Ils sont: jouer aux échecs sur des échiquiers à huit cases, ou à dix cases; jouer à des échecs imaginaires
en prenant le ciel comme échiquier; jouer aux échecs en prenant la lune comme échiquier; faire tourner des coquillages entre le pouce
et les autres doigts; jouer aux dés; jouer avec des brosses et de la peinture; jouer aux billes; jouer avec des bâtons; jouer à siffler
avec des feuilles; jouer avec des charrues
miniatures; faire des acrobaties; tourner des roues faites en feuilles de palmier; mesurer avec des jouets-paniers faits en feuilles;
jouer avec des chariots miniature; jouer avec de petits arcs et flèches; jouer au pendu; jouer à lire les pensées et à simuler des anomalies
physiques. Samaṇa Gotama s'abstient de jouer aux paris (et de prendre part à de tels sports et jeux), qui affaiblissent la vigilence (dans
la pratique de la moralité). Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de dormir dans des lits hauts et luxueux, avec les accessoires qui les accompagnent. Et quels sont-ils? Ce sont: les hauts canapés; les divans
dressés sur des pieds sculptés; les longs tapis en laine; les dessus-de-lit en laine avec des motifs singuliers (géométriques); les
dessus-de-lit en laine avec des dessins de fleurs; les matelas remplis de coton; les dessus-de-lit en laine avec des images dessinées;
les dessus-de-lit avec des franges sur un côté, ou sur les deux côtés; les dessus-de-lit avec des brocarts dorés; les dessus-de-lit en soie;
les grands tapis; les tissus pour selles de cheval et d'éléphant; les garnitures pour chariots; les tapis faits de cuir de panthère
noire; les tapis faits de cuir d'antilope; les baldaquins rouges et les canapés avec des traversins rouges à chaque extrémité.
Samaṇa Gotama s'abstient de dormir dans de tels lits hauts et luxueux, avec les accessoires qui les accompagnent. Un homme ordinaire,
bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de s'embellir et de se parer. Et quels sont ces embellissements et ces parures? Il s'agit de: faire usage de cosmétiques parfumés;
se faire masser; prendre des bains parfumés; développer son physique; utiliser des mirroirs; peindre les cils en noir; se décorer de
fleurs; appliquer de la poudre et des lotions sur le corps; embellir le visage avec de la poudre et des lotions; porter des bracelets;
nouer les cheveux dans un noeud au sommet du crâne; transporter des bâtons de marche ou des cylindres creux ornementés (contenant des
herbes médicinales) ou des épées; faire usage d'ombrelles ou de sandales multicolores; porter un turban ou des épingles à cheveux avec
des rubis; trasnporter un évantail en queue de yak; porter une longue robe blanche avec des franges. Samaṇa Gotama s'abstient de
s'embellir et de se parer ainsi. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de s'engager dans des conversations non profitables, comme les conversations à propos des rois, des voleurs, des ministres,
des forces armées, des calamités, des batailles, de la nourriture, des boissons, des vêtements, des lits, des fleurs, des onguents,
des êtres proches, des véhicules, des villages, des villes marchandes, des villes, des provinces, des femmes, des héros, des rues,
des bords d'eau, des morts, à propos de trivialités, de l'univers, des océans, de la prospérité, de l'adversité etc. Samaṇa Gotama
s'abstient de s'engager dans de telles conversations non profitables. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de s'engager dans des disputes où on se dénigre mutuellement. Quelles sont ces disputes? [Elles sont telles que:] 'Vous ne
connaissez pas ce Dhamma et cette discipline. Je connais ce Dhamma et cette discipline. Comment pourriez-vous connaître ce Dhamma et cette
discipline? Votre pratique est mauvaise. Ma pratique est correcte. Mon discours est cohérent et sensible. Votre discours n'est pas
cohérent et sensible. Ce que vous devriez dire en premier, vous le dites en dernier; ce que vous devriez dire en dernier, vous le dites
en premier. Ce que vous avez eu l'habitude de dire pendant longtemps a été dépassé maintenant. J'ai exposé les fautes de votre doctrine.
On vous fait des reproches. Essayez de vous défendre de cette critique, ou expliquez-la si vous le pouvez. Samaṇa Gotama s'abstient de
telles conversations où on se dénigre mutuellement. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats), ont
l'habitude de servir de messagers ou de courriers. Et quels sont ces services? Aller de cet endroit-ci à cet endroit-là, ou venir de cet
endroit-là à cet endroit-ci et emporter des affaires de cet endroit-ci à cet endroit-là, ou apporter des affaires de cet endroit-là à
cet endroit-ci, pour le compte de rois, de ministre, de brahmanes, de chefs de familles et de jeunes gens. Samaṇa Gotama s'abstient de
servir ainsi de messager ou de courrier. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et ses résultats),
pratiquent des prétensions trompeuses (aux avancées spirituelles), la flatterie (pour le gain), les insinuations subtiles par des
signes ou des indications (pour le gain), qui usent de la pression (pour obtenir des offrandes) et cherchent des gains supplémentaires
par d'astucieuses offres de cadeaux. Samaṇa Gotama s'abstient de telles prétensions et flatteries. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Section sur la moralité supérieure
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Lire la fortune à partir
d'une étude de caractéristiques physiques, ou des signes et des augures, ou d'un éclair. Interpréter les rêves,
lire la physionomie, faire des pronostics à partir d'une étude de morsures de rats. Indiquer les mérites d'une oblation
par le feu avec différentes sortes de bois, ou différentes sortes de louches. Avec des écorces, du riz brisé, du riz
entier, du beurre clarifié, de l'huile, des formules ou du sang. Lire la physionomie en chantant des incantations.
Présager de la bonne ou mauvaise fortune à partir des signes et marques d'un terrain. S'occuper d'affaires d'état.
Réciter des incantations dans un cimetière pour éliminer des dangers. Réciter des incantations pour subjuguer des mauvais
esprits, réciter des formules magiques apprises dans une maison en terre, charmer les serpents et soigner les morsures
de serpent, traiter les empoisonements, soigner les piqûres de scorpions ou les morsures de rat, interpréter les sons émis
par les animaux ou les oiseaux, et le croassement des corbeaux, prédire la longueur de vie restante, dévier la course des
flèches, et identifier les pleurs des animaux. Samaṇa Gotama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels
moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Lire les augures des pierres
précieuses, des robes, des bâtons, des dagues, des épées, des flèches, des arcs et autres armes; lire les caractéristiques
des femmes, des hommes, des jeunes femmes, des jeunes hommes, des esclaves masculins, des esclaves féminins, des éléphants,
des chevaux, des buffles, des taureaux et autres bestiaux, des chèvres, des moutons, des poulets, des cailles, de iguanes,
des animaux aux oreilles en pointe, des tortues et des bêtes de foire. Samaṇa Gotama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels
moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Faire des prédictions à propos
des rois qui vont en guerre; des rois qui reviennent de guerre; du roi de leur propre pays qui va à
la bataille; à propos des rois étrangers qui battent en retraite; à propos du roi de leur propre pays qui est victorieux;
à porpos des rois étrangers qui gagnent la bataille; à propos du roi de leur propre pays qui perd
la bataille; à propos des probabilités de victoire et défaite des rois en guerre. Samaṇa Gotama s'abstient de gagner
sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Faire des prédictions à propos
des éclipses de lune, de soleil et des planètes; à propos des météores, des comètes, des tremblements de terre, et coups
de tonnerre; à propos des lever et coucher de lune, de soleil, et de planètes; à propos des phénomènes de luminosité
ou d'obscurité qui suivent de tels levers et couchers; à propos des effets des éclipses de lune, de soleil et des planètes;
à propos des effets de la lune, du soleil ou des planètes prenant la bonne trajectoire; à propos des effets
de la lune, du soleil ou des planètes prenant la mauvaise trajectoire; à propos des effets des météores, des comètes et
des coups de tonnerre; Samaṇa Gotama s'abstient de gagner
sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Prédire les pluies ou la
sécheresse, l'abondance ou la famine, la paix ou la calamité, la maladie ou la santé; la connaissance du comptage sur les
doigts, ou des calculs arithmétiques ou mathématiques, ou de la vérification; la connaissance de traités sur des sujets
controversés (tels que l'origine de l'univers etc.). Samaṇa Gotama s'abstient de gagner
sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Amener la jeune marriée
au jeune marrié; conduire la jeune marriée hors de la maison de son père; arranger des fiançailles ou des divorces; faire
des prédictions sur l'acquisition ou les ditributions de propriétés; causer un gain ou une perte de bonne réputation et
de prospérité; soigner la tendance à avorter ou faire des fausses couches; jeter des sorts pour immobiliser la langue ou
les mâchoires; réciter une incantation pour stopper une main violente, ou pour rendre sourde ou muet; mener des séances
à l'aide de mirroirs, ou employer de jeunes femmes, ou des esclaves féminins comme intermédiaires; amadouer le soleil
ou le Brahmā qui fait le feu par l'intermédiaire d'un sort récité à l'oral; faire des invocations à la déesse de la
gloire. Samaṇa Gotama s'abstient de gagner
sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Il y a des samaṇas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi (dans le kamma et
ses résultats), gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique
correcte menant dans les mondes des devas et au Nibbāna. Et quels sont ces arts inférieurs? Amadouer les devas par des
promesses d'offrandes; faire des offrandes aux devas pour des faveurs accordées; causer la possession par un esprit ou
l'exorciser; jeter des sorts avec des formules magiques apprises dans une maison en terre; transformer un homme en
eunuque; pratiquer l'art de choisir des terrains constructibles; amadouer les devas lors du choix d'un terrain
constructible; pratiquer la profession de laveur ou baigneur de bouche; rendre un culte au feu; provoquer le vomissement;
donner des purgatifs; utiliser des émétiques ou des catharses; laisser sortir les glaires de la tête; préparer des
gouttes pour les oreilles ou les yeux; préparer du tabas à priser médicinal, ou des onguents pour éliminer les cataractes;
préparer des lotions pour les yeux; soigner les cataractes; faire de la chirurgie; pratiquer la pédiatrie; préparer des
remèdes basiques et des pansements. Samaṇa Gotama s'abstient de gagner
sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhikkhus, pourrait faire l'éloge du Tathāgata
de cette manière.
Bhikkhus! Ce sont là des sujets de nature mineure et inférieure, de simple moralité, en rapport auxquels un homme
ordinaire pourrait faire l'éloge du Tathāgata.
Bhikkhus, outre la moralité, il y a d'autres dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles (qui ont
atteint l'un des quatre sentiers i.e. sotāpanna, sakadagami, anāgāmi, arahant). Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas. Et quels sont ces dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles?
I. Pubbanta Kappikā:
Dix-huit opinions erronées concernant le passé
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui spéculent sur le passé et qui adhèrent à des opinions concernant le passé.
Il y a dix-huit raisons différentes pour lesquelles ils affirment leurs opinions erronées concernant le passé.
De quelle autorité et sur
quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés spéculent-ils sur le passé?
Quatre types d'opinions sur l'éternalité du monde
[Opinion erronée n°1:]
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui maintiennent l'opinion éternaliste. Ils donnent quatre raisons pour démontrer
l'existence éternelle du moi (attā) et du monde (loka). De quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes
respectés démontrent-ils qu'attā et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient d'une existence passée, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix, ou de vingt, ou de
trente, ou de quarante, ou de cinquante, ou de cent, de mille, de cent mille, ou de plusieurs centaines, de plusieurs milliers,
de plusieurs centaines de milliers de la manière suivante: "Dans cette existence passée, je portais tel nom. Je suis né dans
telle famille. J'avais telle apparence. J'étais nourri de telle manière. J'ai joui du plaisir de telle manière. J'ai souffert
de la douleur de telle manière. Telle fut la durée de ma vie. Je suis mort dans cette existence, puis je suis né de nouveau
dans cette autre existence.' De cette manière, il se rappelle de nombreuses existences passées, avec leurs caractéristiques
et les faits qui y étaient reliés (tels que les noms et les clans).
Il dit ensuite: 'Attā et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic
montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent
encore. Attā et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent. Il doit en être ainsi
parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens d'une existence passée, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix, ou de vingt, ou de
trente, ou de quarante, ou de cinquante, ou de cent, de mille, de cent mille, ou de plusieurs centaines, de plusieurs milliers,
de plusieurs centaines de milliers de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom. Je suis né dans
telle famille. J'avais telle apparence. J'étais nourri de telle manière. J'ai joui du plaisir de telle manière. J'ai souffert
de la douleur de telle manière. Telle fut la durée de ma vie. Je suis mort dans cette existence, puis je suis né de nouveau
dans cette autre existence.' De cette manière, je me rappelle de nombreuses existences passées, avec leurs caractéristiques
et les faits qui y étaient reliés. Et je dis donc que je sais ceci:
Attā et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic
montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent
encore. Attā et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhikkhus, ceci est le premier raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samaṇas et brahmanes démontrent qu'attā
et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°2:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samaṇas et brahmanes
respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'attā et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient d'un cycle de contraction et d'expansion de l'univers, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq,
ou de dix cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom...
Il dit ensuite: 'Attā et loka sont éternels... Il doit en être ainsi
parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens d'un cycle de contraction et d'expansion de l'univers, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq,
ou de dix cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom... Et je dis donc que je sais ceci:
Attā et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic
montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent
encore. Attā et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhikkhus, ceci est le second raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samaṇas et brahmanes démontrent qu'attā
et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°3:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samaṇas et brahmanes
respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'attā et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient de dix cycles de contraction et d'expansion de l'univers, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante
cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom...
Il dit ensuite: 'Attā et loka sont éternels... Il doit en être ainsi
parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens de dix cycles de contraction et d'expansion de l'univers, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante
cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom... Et je dis donc que je sais ceci:
Attā et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic
montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent
encore. Attā et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhikkhus, ceci est le troisième raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samaṇas et brahmanes démontrent qu'attā
et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°4:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samaṇas et brahmanes
respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'attā et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de
raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Attā et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic
montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent
encore. Attā et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhikkhus, ceci est le quatrième raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samaṇas et brahmanes démontrent qu'attā
et loka sont éternels.
Bhikkhus, les samaṇas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste démontrent qu'attā et loka sont éternels des
quatre manières précitées. Tous les samaṇas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et démontrent qu'attā et loka sont éternels,
le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance).
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Quatre types d'opinions concernant l'éternalité et la non-éternalité du monde
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui, maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme,
mettent en avant quatre raisons pour montrer qu'attā (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans
d'autres non éternels. De quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés, maintenant l'opinion
dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, mettent en avant quatre raisons pour montrer qu'attā (le moi)
et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
[Opinion erronée n°5:]
Il y a, bhikkhus, un temps où ce système-monde est dissolu, comme cela arrive à certains moments, après un intervalle
de nombreux d'éons. Lorsque le système-monde est ainsi dissout, les êtres renaîssent principalement dans le plan d'existence
d'Ābhassara (des brahmas radieux, atteint grâce à la pratique du second jhāna). Lorsqu'ils y naissent à cause de l'absorbtion
de leur esprit dans les jhānas, ils se nourrissent
de béatitude, ils resplendissent d'une lumière qui luit dans leur propre corps. Ils séjournent ainsi dans les paradis, vivent
dans la splendeur, et ils y demeurent pendant plusieurs éons.
Il y a , bhikkhus, un temps où ce système-monde surgit de nouveau, comme cela arrive à certains moments, après un intervalle
de nombreux d'éons. Lorsque le système-monde surgit ainsi de nouveau, un magnifique plan d'existence brahmique (relié au premier
jhāna), vide de toute vie. A ce moment-là, un être du plan d'existence d'Ābhassara meurt, ou bien à cause de l'expiration de son temps
de vie ou à cause de l'épuisement de son stock d'actions méritoires, et il renaît dans ce magnifique plan d'existence brahmique vide.
Lorsqu'il renaît là à cause de l'absorbtion de son esprit dans les jhānas, il se nourrit de béatitude, il resplendit d'une lumière
qui luit dans son propre corps. Il séjourne ainsi dans ce paradis, vit dans la splendeur, et il y demeure pendant plusieurs éons.
Vivant là seul pendant plusieurs éons, de la lassitude mentale et une envie de compagnie surgissent en lui: 'Si seulement d'autres
êtres venaient en cet endroit!' Et alors d'autres êtres du plan d'existence d'Ābhassara meurent, ou bien à cause de l'expiration de leur temps
de vie ou à cause de l'épuisement de leur stock d'actions méritoires, et ils renaissent dans ce magnifique plan d'existence
brahmique. Lorsqu'ils renaissent là à cause de l'absorbtion de leur esprit dans les jhānas, il se nourrissent de béatitude, ils
resplendissent d'une lumière qui luit dans leur propre corps. Ils séjournent ainsi dans ce paradis, vivent dans la splendeur,
et ils y demeurent pendant plusieurs éons.
Alors, bhikkhus, l'être qui était le premier à renaître dans cet endroit pense ceci de lui-même:
'Je suis le Brahmā, le grand Brahmā, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, celui qui aux souhaits duquel tout est soumis,
l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des jhānas, et père
de tous ceux qui ont été et seront. J'ai créé ces autres êtres. Pourquoi puis-je dire cela? Je puis le dire parce qu'il y a quelques
temps, j'ai pensé: 'Si seulement d'autres êtres venaient en cet endroit!' Et au moment, où j'ai formulé ce souhait, d'autres
êtres sont apparus ici.
Et les autres êtres qui sont apparus plus tard pensent:
Cette personne honorable est le Brahmā, le grand Brahmā, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, celui qui aux souhaits duquel tout est soumis,
l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des jhānas, et père
de tous ceux qui ont été et seront. Cet honorable Brahmā nous a créés. Pourquoi pouvons-nous dire cela? Nous pouvons le dire
parce que, comme nous le voyons, il est apparu dans cet endroit le premier, alors que nous de sommes apparus qu'après lui.
Parmi eux, bhikkhus, celui qui est apparu en premier vit plus longtemps, et il est plus beau et plus puissant (que les autres).
Ces êtres qui sont apparus plus tardivement ont une vie plus courte, et ils sont moins beaux et moins puissants.
Alors, bhikkhus, cette possibilité apparaît: un être meurt dans ce plan d'existence brahmique et renaît dans le monde humain.
Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant
devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus
profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée; mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit:
Cette personne honorable est le Brahmā, le grand Brahmā, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, celui qui aux souhaits duquel tout est soumis,
l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des jhānas, et père
de tous ceux qui ont été et seront. Cet honorable Brahmā nous a créés. Il est permanent, stable, éternel, immuable et
éternel. Nous, qui avons été créés par l'honorable Brahmā, sommes impermanents, changeables, nous possédons une vie courte et
sommes mortels. C'est ainsi que nous sommes arrivés dans ce monde humain.
Ceci, bhikkhus, est la première possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samaṇas et brahmanes,
maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'attā et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres
non éternels.
[Opinion erronée n°6:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés,
maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'attā (le moi)
et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Bhikkhus, il y a des dévas connus sous le nom de Khiḍḍāpadosikās qui, absorbés dans l'établissement de la joyeuseté et
la recherche des plaisirs pendant longtemps, oublient de prendre de la nourriture, et à cause d'une telle distraction
meurent dans ce monde de devas.
Alors, bhikkhus, cette possibilité apparaît: un certain être meurt dans ce monde de devas et renaît dans ce monde humain.
Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant
devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus
profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée (en tant que deva); mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit:
'Ces devas honorables, qui ne sont pas des Khiḍḍāpadosikās, ne sont pas absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la
recherche des plaisirs pendant longtemps. Et puisqu'ils ne sont pas absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la
recherche des plaisirs pendant longtemps, il n'oublient pas de prendre leur nourriture. Et puisqu'ils ne sont pas distraits,
ils ne meurent pas dans ce monde de devas. Ils demeurent permanents, stables, éternels, immuables et perpétuels. Mais nous les
Khiḍḍāpadosikās étions absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps. Et comme
nous étions absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps, nous avons oublié de
prendre notre nourriture. A cause de cette distraction, nous sommes morts dans ce monde de devas. Nous sommes impermanents,
changeants, nous avons une vie courte et sommes mortels. Ainsi, nous sommes arrivés dans ce monde humain.'
Ceci, bhikkhus, est la seconde possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samaṇas et brahmanes,
maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'attā et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres
non éternels.
[Opinion erronée n°7:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés,
maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'attā (le moi)
et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Bhikkhus, il y a des devas connus sous le nom de Manopadosikās, qui sont durs et envieux (avec jalousie) les uns envers les
autres. Se regardant ainsi les uns les autres durement et avec envie, ils développent une haine mutuelle. S'épuisant
à la fois physiquement et mentalement, ils meurent dans ce monde de devas.
Alors, bhikkhus, cette possibilité apparaît: un certain être meurt dans ce monde de devas et renaît dans ce monde humain.
Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant
devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus
profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée (en tant que deva); mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit:
'Ces devas honorables qui ne sont pas des Manopadosikās ne se regardent pas durement et ne s'envient pas (avec jalousie)
les uns les autres. Par conséquent, ils ne développent pas de haine mutuelle. Ne s'épuisant pas à la fois physiquement et
mentalement, ils ne meurent pas dans ce monde de devas. Ils demeurent permanents, stables, éternels, immuables et perpétuels.
Mais nous les Manopadosikās, qui nous regardions durement et nous enviions les uns les autres, avons développé de la haine
mutuelle et nous sommes épuisés physiquement et mentalement. Nous sommes morts dans ce monde de devas. Nous sommes impermanents,
changeants, nous avons une vie courte et sommes mortels. Ainsi, nous sommes arrivés dans ce monde humain.'
Ceci, bhikkhus, est la troisième possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samaṇas et brahmanes,
maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'attā et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres
non éternels.
[Opinion erronée n°8:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés,
maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'attā (le moi)
et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de
raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Ce qui est appelé l'oeil, l'oreille, le nez, la langue et le corps est l'attā qui est impermanent, instable, non éternel et
changeant. Mais ce qui est appelé l'esprit, la pensée ou la conscience, est l'attā qui est permanent, stable, éternel, immuable et
perpétuel.
Ceci, bhikkhus, est la quatrième possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samaṇas et brahmanes,
maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'attā et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres
non éternels.
Bhikkhus, les samaṇas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et non-éternaliste démontrent qu'attā et loka sont
dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels des quatre manières précitées. Tous les samaṇas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et démontrent qu'attā et loka sont éternels,
le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance).
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Quatre types d'opinions concernant la finitude et l'infinitude du monde
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est fini. Il y a aussi des samaṇas et
brahmanes qui maintiennent que le monde est infini. Ils donnent quatre raisons pour démontrer
leurs opinions respectives.
[Opinion erronée n°9:]
De quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes
respectés donnent-ils quatre raisons pour démontrer leurs opinions respectives?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant ainsi établi son esprit dans la plus haute
concentration, il perçoit le monde comme étant fini.
Il dit:
'Ce monde est fini. Il est circonscrit. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint
la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte,
je perçois le monde comme étant fini. C'est sur cette base que je sais que le monde est fini et circonscrit.
Ceci, bhikkhus, est la première possibilité. Se basant sur cette autorité et sur ces raisons, certains samaṇas et brahmanes
maintenant l'opinion que le monde est fini, et certains samaṇas et brahmanes maintenant l'opinion que le monde est infini,
démontrent leur points de vues respectifs - la finitude ou l'infinitude du monde.
[Opinion erronée n°10:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes
respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde
comme étant infini.
Il dit:
'Ce monde est infini, sans limite. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit
se trompent, en fait le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint
la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte,
je perçois le monde comme étant infini. C'est sur cette base que je sais que le monde est infini, sans limite.'
Ceci, bhikkhus, est la seconde possibilité...
[Opinion erronée n°11:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes
respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde
comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement.
Il dit:
'Ce monde est fini et en même temps infini. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit
se trompent. Tout comme les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela?
On peut dire cela parce que, ayant atteint
la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte,
et ayant établi mon esprit dans la plus haute concentration,
je perçois le monde comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement. C'est sur cette base que je sais que le
monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhikkhus, est la troisième possibilité...
[Opinion erronée n°12:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes
respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de
raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Ce monde n'est ni fini ni infini. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit
se trompent. Tout comme les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Tout comme les samaṇas
et brahmanes qui affirment que le monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhikkhus, est la quatrième possibilité...
Bhikkhus, les samaṇas et brahmanes qui maintienent que le monde est fini et les samaṇas et brahmanes qui maintienent que
le monde est infini supportent leurs opinions respectives sur ces quatre raisons. Tous les samaṇas et brahmanes qui maintienent que le monde est fini et tous les samaṇas et brahmanes qui maintienent
que le monde est infini le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Quatre types d'évasions indécises
Bhikkhus, il ya des samaṇas et brahmanes qui, en utilisant un discours vague, éludent les questions qui leur sont posées sur quelque
sujet que ce soit. Ils les éludent (en se comportant comme des anguilles) et parlent en termes ambigus, pour quatre raisons.
[Opinion erronée n°13:]
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le
démérite.
Il pense:
'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le
comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite,
je pourrais affirmer quelque chose de faux. Cette affirmation fausse que je ferais m'occasionnerait de l'affliction. Une
telle affliction me serait nuisible (La pensée d'avoir dit un mensonge m'occasionnerait de l'affliction. Une telle affliction
sera un très sérieux obstacle dans mon cheminement vers une renaissance plus élevée et les réalisations des maggas et phalas).'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le
démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela.
Je ne dis pas que c'est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhikkhus, ceci est la première possibilité. C'est pour cette raison que certains samaṇas et brahmanes qui sont élusifs éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et qu'ils parlent en termes ambigus.
[Opinion erronée n°14:]
Quelle est la seconde raison pour laquelle des samaṇas et brahmanes respectés sont sont élusifs et éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le
démérite.
Il pense:
'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le
comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite, ma réponse
pourrait produire en moi de la satisfaction et du plaisir, ou bien de l'insatisfaction et du déplaisir. Ces sensations de
satisfaction, plaisir, insatisfaction ou déplaisir s'accrocheraient à moi. Cette attāche me créerait de l'affliction.
Une telle affliction pourrait m'être nuisible (Si des personnes bien éduquées approuvent ma réponse, il se pourrait que je génère
une haute opinion de moi-même. Cette pensée fera apparaître en moi de la satisfaction ou du plaisir. Si des personnes bien éduquées
désapprouvent ma réponse, il se pourrait que je génère une basse opinion de moi-même. Cette pensée fera apparaître en moi de
l'insatisfaction ou du déplaisir. Ces sensations de satisfaction et de plaisir ou d'insatisfaction et de déplaisir s'accrocheront
à moi. Cette attāche me causera de l'affliction. Une telle affliction sera un très sérieux obstacle dans mon cheminement vers une
renaissance plus élevée et les réalisations des maggas et phalas).'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le
démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela.
Je ne dis pas que c'est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhikkhus, ceci est la seconde possibilité...
[Opinion erronée n°15:]
Quelle est la troisième raison pour laquelle des samaṇas et brahmanes respectés sont sont élusifs et éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le
démérite.
Il pense:
'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le
comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite,
les samaṇas et brahmanes qui sont éduqués, subtils, bien versés dans d'autres croyances, habiles pour dire les choses en
allant droit au but (comme un archer habile capable de couper en deux un poil de la queue d'un animal), et qui ont l'habitude
de briser toutes les autres opinions par leur connaissance, pourraient questionner (mes opinions), demander leurs raisons
et y appliquer des restrictions. S'ils devaient me questionner ainsi, demander des raisons et appliquer des restrictions à
mes opinions, il se pourrait que je ne sois pas capable de leur donner une réponse adéquate. Dans ce cas, je ressentirais
de l'affliction. Cette affliction pourrait m'être nuisible (Une telle affliction sera un très sérieux obstacle dans mon cheminement vers une
renaissance plus élevée et les réalisations des maggas et phalas.)'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le
démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela.
Je ne dis pas qu'il en est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhikkhus, ceci est la troisième possibilité...
[Opinion erronée n°16:]
Quelle est la troisième raison pour laquelle des samaṇas et brahmanes respectés sont sont élusifs et éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane manque de sagesse, et est très hésitant. Il élude les questions
qui lui sont posées sur quelque sujet que ce soit, et il parle en termes ambigus.
Il pense:
'Si on me demandais s'il y a un autre monde, et si je considérais qu'il y en a un, je devrais répondre: 'Il y a un autre
monde'. Mais je ne dirais pas de cette manière-ci, ni de cette manière-là, ni d'une autre manière. Je ne dirais pas non plus
pas de cette manière-ci, pas de cette manière-là, ni pas d'une autre manière, je ne dirais pas non plus qu'il en est autrement.'
Si on me demandait
s'il n'y a pas d'autre monde...
si à la fois il y a et il n'y a pas d'autre monde...
si on ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas un autre monde...
si les naissances de type opapatika3 existent pour les êtres...
s'il n'existe pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
s'il y a et en même temps n'y a pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
si on ne peut pas dire qu'à la fois il y ait et qu'il n'y ait pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
si un bon ou un mauvais kamma produit des résultats...
si un bon ou un mauvais kamma ne produit aucun résultat...
si on peut dire qu'un bon ou un mauvais kamma à la fois produit des résultats et ne produit aucun résultat...
si on ne peut pas dire qu'un bon ou un mauvais kamma à la fois produise des résultats et n'en produise aucun...
s'il y a une vie après la mort...
s'il n'y a pas de vie après la mort...
si à la fois il y a et il n'y a pas de vie après la mort...
si on ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort, et si je considérais qu'on ne
peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort, je devrais répondre: 'On ne
peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort. Mais je ne dirais pas: comme ceci, comme cela ou
autrement. Et ne dirais pas: pas comme ceci, pas comme cela ni autrement.
Bhikkhus, ceci est la quatrième possibilité. C'est pour cette raison que certains samaṇas et brahmanes qui sont élusifs éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et qu'ils parlent en termes ambigus.
Bhikkhus, ce sont là les quatre raisons pour lesquelles des samaṇas et brahmanes respectés sont élusifs et éludent
les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus. Tous les samaṇas et brahmanes qui sont élusifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet
que ce soit, et parlent en termes ambigus, le font pour ces quatre raisons, ou l'un de ces quatre, et aucune autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Deux types d'opinions concernant la non-causalité
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui, soutenant la doctrine de non-causalité, maintiennent de deux manières qu'attā
et loka appraissent sans cause.
[Opinion erronée n°17:]
Premièrement, bhikkhus, de quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés maintiennent-ils de deux manières qu'attā et loka
apparaissent sans cause?
Il y a, bhikkhus, des brahmas appelés asaññasattās, des êtres ne possédant pas de saññā (aggrégat de perception). Lorsque
ces Brahmas trépassent dans ce plan d'existence, ils renaissent dans un champ des sens avec saññā. Il est possible qu'un de
ces êtres trépasse dans ce plan d'existence et renaisse dans ce monde humain. Etant ainsi né ici, il renonce à la vie mondaine
et adopte la vie sans foyer d'un ermite. Il parvient alors à la plus haute concentration mentale à force d'efforts
ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute
concentration, il se souvient de l'apparition de saññā (la conscience qui relie les naissances) dans cette existence, mais
il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit:
'Attā et loka apparaissent sans cause. Pourquoi puis-je affirmer cela? Je peux dire cela parce que dans le passé je
n'étais pas dans la sphère de l'existence, mais maintenant j'existe vraiment bien que je n'aie pas existé auparavant.
Bhikkhus, ceci est la première possibilité. C'est pour cette raison que certains samaṇas et brahmanes qui soutiennent
la doctrine de non-causalité maintiennent qu'attā et loka apparaissent sans cause.
[Opinion erronée n°13:]
Deuxièmement, bhikkhus, de quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés maintiennent-ils de deux manières qu'attā et loka
apparaissent sans cause?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de
raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Attā et loka apparaissent sans cause'.
Bhikkhus, ceci est la seconde possibilité...
Bhikkhus, ce sont là les deux raisons pour lesquelles des samaṇas et brahmanes qui soutiennent
la doctrine de non-causalité maintiennent qu'attā et loka apparaissent sans cause. Tous les samaṇas et brahmanes qui soutiennent la doctrine de non-causalité et maintiennent qu'attā et loka
apparaissent sans cause, le font pour ces deux raisons, ou l'une de ces deux, et aucune autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Bhikkhus, les samaṇas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et qui adhèrent à des opinions le concernant affirment
de ces dix-huit manières leurs opinions erronées, qui sont nombreuses et variées.
Tous les samaṇas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et qui adhèrent à des opinions le concernant affirment
de ces dix-huit manières leurs opinions erronées, qui sont nombreuses et variées, et d'aucune autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
II. Aparanta Kappikā:
Quarante quatre opinions concernant le futur
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui spéculent sur le futur et adhèrent à des croyances le concernant. Ils affirment de quarante-quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur. De quelle autorité, sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés spéculent-ils sur le futur, adhèrent-ils à des croyances le concernant, et déclarent celles-cis de quarante quatre manières?
Seize types de croyances en l'existence de saññā après la mort
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui croient en l'existence de saññā (l'aggrégat de perception, l'un des cinq khandhas)
après la mort. Il déclarent de seize manières différentes leur croyance en l'existence d'attā avec saññā après la mort.
De quelle autorité, sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés, croyant en l'existence d'attā avec saññā après la mort, démontrent-ils de seize manières différentes l'existence d'attā avec saññā après la mort?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°19:]
attā (l'âme) est pourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°20:]
ou qu'attā est dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°21:]
ou qu'attā est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°22:]
ou qu'attā n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°23:]
ou qu'attā est fini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°24:]
ou qu'attā est infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°25:]
ou qu'attā est à la fois fini et infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°26:]
ou qu'attā n'est ni fini, ni infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°27:]
ou qu'attā n'est pourvu que d'une seule sorte de saññā, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°28:]
ou qu'attā est pourvu que de différentes sortes de saññā, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°29:]
ou qu'attā est pourvu que d'un saññā limité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°30:]
ou qu'attā est pourvu que d'un saññā illimité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°31:]
ou qu'attā est pourvu de bliss, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°32:]
ou qu'attā est pourvu de souffrance, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°33:]
ou qu'attā est à la fois pourvu de bliss et de souffrance, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°34:]
ou qu'attā n'est pourvu ni de bliss, ni de souffrance, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de saññā.
Bhikkhus, voici les seize manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en l'existence de saññā après la mort déclarent leur croyance en l'existence de saññā après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'attā avec saññā après la mort, le font de ces seize manières, ou de l'une quelconque de ces seize, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces seize opinions
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces seize opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Huit types de croyances en la non-existence de saññā après la mort
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui croient en la non-existence de saññā après la mort. Il déclarent de huit manières différentes leur croyance en l'existence d'attā dépourvue de saññā après la mort.
De quelle autorité, sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés, croyant en l'existence d'attā dépourvue de saññā après la mort, démontrent-ils de huit manières différentes l'existence d'attā dépourvue de saññā après la mort?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°35:]
attā est pourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°36:]
ou qu'attā est dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°37:]
ou qu'attā est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°38:]
ou qu'attā n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°39:]
ou qu'attā est fini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°40:]
ou qu'attā est infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°41:]
ou qu'attā est à la fois fini et infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
[Opinion erronée n°42:]
ou qu'attā n'est ni fini ni infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de saññā.
Bhikkhus, voici les huit manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en la non-existence de saññā après la mort déclarent leur croyance en la non-existence de saññā après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'attā dépourvue de saññā après la mort, le font de ces huit manières, ou de l'une quelconque de ces huit, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Huit types de croyances en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort
Il y a, bhikkhus, des samanas et brahmanes qui croient en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort. Ils déclarent de huit manières leur croyance en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort. De quelle autorité, sur quelle base, ces samanas et brahmanes respectés, croyant en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort, démontrent-ils de huit manières leur croyance?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°43:]
attā est pourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°44:]
ou qu'attā est dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°45:]
ou qu'attā est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°46:]
ou qu'attā n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°47:]
ou qu'attā est fini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°48:]
ou qu'attā est infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°49:]
ou qu'attā est à la fois fini et infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
[Opinion erronée n°50:]
ou qu'attā n'est ni fini ni infini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de saññā.
Bhikkhus, voici les huit manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort déclarent leur croyance en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'attā ni pourvue ni dépourvue de saññā après la mort, le font de ces huit manières, ou de l'une quelconque de ces huit, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Sept types de croyances en l'annihilation
Il y a, bhikkhus, des samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation. Ils déclarent de sept manières leur croyance en l'annihilation, la destruction, la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie. De quelle autorité, sur quelle base ces samanas et brahmanes déclarent-ils de sept manière leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie?
[Opinion erronée n°51:]
Dans ce monde, bhikkhus, un samana ou brahmane affirme et maintient l'opinion suivante:
'Amis, le moi (attā) est pourvu d'un corps, il est composé des quatre éléments primaires, il naît d'un père et d'une mère, il est annihilé et détruit lors de la dissolution du corps physique, et il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi (attā) est entièrement exterminé.'
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°52:]
A celui-ci, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi relié au monde sensuel des devas, pourvu de corporéité, nourri par de la nourriture solide. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.4 Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°53:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi relié au monde des Brahmas, pourvu de corporéité, conçu par l'esprit absorbé en jhāna, doté de tous ses organes physiques, et non déficient dans aucune des facultés des sens. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°54:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà des sensations physiques, par la disparition de toute tendance à la résistance, par la non-attraction envers la perception de la diversité, voyant que l'espace est infini, a atteint le monde immatériel de l'infinité de l'espace. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°55:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère d'infinité de l'espace, voyant que la consience est infinie, a atteint le monde immatériel de l'infinité de la conscience. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°56:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère d'infinité de la conscience, voyant qu'il n'y a rien, a atteint le monde immatériel du rien. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°57:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère du rien, voyant que 'ceci est tranquille, ceci est sublime', a atteint le monde immatériel de ni saññā ni non-saññā. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit.
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
Bhikkhus, voici les sept manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie. Tous les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation et démontrent leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie, le font de ces sept manières, ou de l'une quelconque de ces sept, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Cinq types de croyances en un nibbāna atteignable dans cette vie
Il y a, bhikkhus, des samanas et brahmanes qui soutiennent l'opinion selon laquelle nibbāna (mondain) est réalisable dans cette même vie par les êtres actuellement en vie. Ils déclarent de cinq manières la nature d'un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie. De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes qui soutiennent l'opinion selon laquelle nibbāna (mondain) est réalisable dans cette même vie par les êtres actuellement en vie, déclarent-ils de cinq manières la nature d'un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie?
[Opinion erronée n°58:]
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samana ou brahmane affirme et maintient l'opinion suivante:
'Amis, le moi (attā) jouit pleinement et sans réserve des cinq sortes de plaisirs sensuels. Ainsi, amis, le moi atteint-il le suprême et immédiat nibbāna.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie.
[Opinion erronée n°59:]
A celui-ci, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'attā dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'attā atteint le suprême et immédiat nibbāna. Pourquoi? Parce que les plaisirs sensuels sont impermanents, douloureux et sujets au changement. A cause de leur nature changeante et instable, le chagrin, les lamentations, la douleur, la détresse et le désespoir apparaissent. Ami, en étant détaché des plaisirs sensuels et des états malavisés (déméritoires), l'attā atteint et demeure dans le premier jhāna, qui est accompagné de vitakka (application initiale de l'esprit à l'objet de concentration), vicāra (application soutenue de l'esprit), pīti (satisfaction allègre) et sukha (bliss) né du détachement des cinq entraves (nīvaranas). C'est seulement de ceette manières, ami, que l'attā parvient au suprême (mondain) et imédiat nibbāna.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie.
[Opinion erronée n°60:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'attā dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'attā atteint le suprême et immédiat nibbāna. Pourquoi? Parce que le premier jhāna est considéré comme grossier, puisque vitakka et vicāra y sont toujours présents. En effet, ami, cet attā, ayant calmé vitakka et vicāra, atteint et demeure dans le second jhāna, qui est accompagné de tranquillité interne, d'amélioration de l'unification de la concentration, dépourvu de vitakka et vicāra, pourvu de pīti et de sukha né du premier jhāna. C'est seulement de ceette manières, ami, que l'attā parvient au suprême (mondain) et imédiat nibbāna.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie.
[Opinion erronée n°61:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'attā dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'attā atteint le suprême et immédiat nibbāna. Pourquoi? Parce que le second jhāna est considéré comme grossier, puisque pīti, l'allégresse, y est toujours présente. En effet, ami, cet attā, s'étant détaché de pīti, demeure avec attention et claire compréhension, et fait l'expérience d'un bien-être physique. Il atteint et demeure dans le troisième jhāna, dont les êtres nobles disent: 'Celui qui est attentif et équanime fait l'expérience de ce bien-être'. C'est seulement de ceette manières, ami, que l'attā parvient au suprême (mondain) et imédiat nibbāna.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie.
[Opinion erronée n°62:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'attā dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'attā atteint le suprême et immédiat nibbāna. Pourquoi? Parce que le troisième jhāna est considéré comme grossier, puisque sukha y est toujours présent. En effet, ami, cet attā, en passant au-delà du plaisir et de la douleur, après avoir abandonné l'allégresse et la dépression, atteint et demeure dans le quatrième jhāna, sans douleur ni plaisir, un état d'équanimité et de pureté absolur de l'attention. C'est seulement de ceette manières, ami, que l'attā parvient au suprême (mondain) et imédiat nibbāna.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie.
Bhikkhus, voici les cinq manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna déclarent leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie. Tous les samanas et brahmanes qui croient en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna et démontrent leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actullement en vie, le font de ces cinq manières, ou de l'une quelconque de ces cinq, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions
renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues.
Le Tathāgata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit
pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des
souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance)
Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de
la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l'attāchement envers elle, il devient libéré sans
aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna).
Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre,
tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles.
Le Tathāgata a exposé ces dhammas après
qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Bhikkhus, les samanas et brahmanes qui spéculent sur le futur et adhèrent à des croyances le concernant, affirment leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur de ces quarante quatre manières différentes. Tous les samanas et brahmanes qui exposent leur opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, le font de ces quarante quatre manière, ou l'une quelconque de ces quarante quatre manières, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Bhikkhus, les samanas et brahmanes qui spéculent sur le passé, le futur ou à la fois le passé et le futur et adhèrent à des croyances les concernant, affirment leurs opinions erronées nombreuses et variéesde ces soixante deux manières différentes. Tous les samanas et brahmanes qui spéculent sur le passé, le futur ou à la fois le passé et le futur, adhèrent à des croyances les concernant et affirment leurs opinions erronées nombreuses et variées, le font de ces soixante deux manières, ou l'une quelconque de ces soixante deux manières, mais pas d'une autre manière.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en
termes de ces dhammas.
Agitation dûe aux opinions erronées et à l'appétence
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité d'attā (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité et la non-éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité ou la non-éternalité d'attā (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant la finitude et l'infinitude du monde proclament de quatre manières la finitude ou l'infinitude d'attā (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui sont élusifs éludent les questions qui leur sont posées et restent ambigus de quatre manières, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion de non-causalité déclarent de deux manières qu'attā et loka apparaissent sans cause, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de dix-huit manières leurs opinions erronées nombreuses et variées, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'existence de saññā après la mort déclarent de seize manières qu'attā existe après la mort et est pourvu de saññā, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en la non-existence de saññā après la mort déclarent de huit manières qu'attā existe après la mort et est dépourvu de saññā, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort déclarent de huit manières qu'attā existe après la mort et est ni pourvu ni dépourvu de saññā, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent de huit manières leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres actuellement en vie, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un nibbāna immédiat déclarent de huit manières leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actuellement en vie, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du futur et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de quarante quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions les concernant déclarent de soixante deux manières leurs opinions erronées nomreuses et variées, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Le contact en tant que cause
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité d'attā (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité et la non-éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité ou la non-éternalité d'attā (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant la finitude et l'infinitude du monde proclament de quatre manières la finitude ou l'infinitude d'attā (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui sont élusifs éludent les questions qui leur sont posées et restent ambigus de quatre manières, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion de non-causalité déclarent de deux manières qu'attā et loka apparaissent sans cause, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de dix-huit manières leurs opinions erronées nombreuses et variées, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'existence de saññā après la mort déclarent de seize manières qu'attā existe après la mort et est pourvu de saññā, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en la non-existence de saññā après la mort déclarent de huit manières qu'attā existe après la mort et est dépourvu de saññā, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni saññā ni non-saññā après la mort déclarent de huit manières qu'attā existe après la mort et est ni pourvu ni dépourvu de saññā, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent de huit manières leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres actuellement en vie, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un nibbāna immédiat déclarent de huit manières leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nibbāna pour les êtres actuellement en vie, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du futur et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de quarante quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, cela est conditionné par le contact.
Bhikkhus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions les concernant déclarent de soixante deux manières leurs opinions erronées nomreuses et variées, cela est conditionné par le contact.
Le cycle des renaissances conditionné par les opinions erronées
En ce qui concerne tous les samanas et brahmanes qui maintiennent les vues précitées, ils font l'expérience des sensations comme résultat de contacts répétés par l'intermédiaire des six organes sensoriels. En eux, la sensation entraîne l'appétence, l'appétence entraîne l'attachement, l'attachement entraîne le devenir, le devenir entraîne la naissance, la naissance entraîne le vieillissement, la mort, le chagrin, la lamentation, la douleur, la détresse et le désespoir.
Discours sur la cessation du cycle des renaissances
Bhikkhus, lorsqu'un bhikkhu connaît correctement l'origine des six bases sensorielles de contact, leur cessation, leur agrément, leur danger et le chemin pour s'en échapper, il réalise les dhammas (moralité, concentration, sagesse, libération) qui surpassent toutes ces opinions (erronées).
Bhikkhus, tous les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions concernant le passé, le futur, ou à la fois le passé et le futur, sont tous pris dans le filet de ce discours, avec ses soixante-deux types d'opinions erronées, et même s'ils essaient d'en émerger, ils sont pris et restent dans ce filet, car toutes leurs opinions y sont consignées.
Lorsqu'un pêcheur ou son apprenti jette son filet aux mailles fines dans les eaux d'un petit lac, il pourrait penser:
'Puisque toutes les créatures du lac ont été prises dans le filer aux mailles fines, même si elles essaient d'en émerger, elles y sont prises et y restent.'
De la même manière, bhikkhus, tous les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur, adhèrent à des opinions les concernant, et affirment leur opinions erronées nombreuses et variées, ils le font des soixante deux manières qui tombent dans le filet de ce discours. Et puisque ce discours contient toutes ces opinions erronées, si une quelconque de ces opinions est formulée, elle tombe dans l'enceinte définie par ce discours.
Le corps physique du Tathāgata est détaché des liens de l'appétence et de l'existence. Les hommes et les devas le verront aussi longtemps que son corps physique durera. Ils ne le verront plus lorsque son corps physique se dissoudra à la fin de sa vie.
Tout comme, bhikkhus, lorsque la tige est coupée, toutes les mangues qui y sont attachées tombent avec elle, de cette même manière le corps physique tu Tathāgata est détaché des liens de l'appétence et de l'existence.
Les hommes et les devas le verront aussi longtemps que son corps physique durera. Ils ne le verront plus lorsque son corps physique se dissoudra à la fin de sa vie.
Conclusion
Lorsque le Bhagavā eut délivré ce discours, āyasmā Ānanda lui dit:
Merveilleux, bhante. Extraordinaire, bhante. Quelle est le nom de cette exposition du Dhamma, bhante?
Ānanda, dit le Bhagavā, souviens-toi de cette exposition du Dhamma comme portant le nom d'Atthajāla, le filet de l'essence, ou Dhammajāla, le filet du Dhamma, ou Brahmajāla, le filet de la sagesse parfaite, ou Diṭṭhijāla, le filet des opinions, ou Anuttaro Saṅgāmavijaya, le filet de l'incomparable victoire dans la bataille.
Enchantés, les bhikkhus se réjouirent des mots du Bhagavā. Lors de l'exposé de ce discours, le système des dix mille mondes fut ébranlé.
Notes
1. moralité mineure : les termes de 'moralité mineure', 'moralité moyenne' et 'moralité majeure' sont des traductions littérales. Il ne faut pas y comprendre que les deux dernières sont plus élevées que la première. La 'moralité mineure' est la moralité basique qui, en grande partie, est applicable à tous. Les deux autres sont plus complètes, surtout applicables aux bhikkhus.
2. simple moralité : la moralité en tant que telle est inférieure comparée avec la concentration (samādhi) et la sagesse (paññā).
3. naissances opapatika Dans le cas des brahmas, devas, asurakayas, petas (fantômes) et nirayas (êtres infernaux), dès que le premier esprit de la nouvelle vie apparaît, ils atteignent leur pleine maturité - à l'inverse des animaux et des humains. Ce genre de naissance est appelé opapatika. A l'inverse des jalabujas, les opapatikas ne laissent pas de cadavre derrière eux lorsqu'ils meurent. Leur corps disparaît au moment de leur mort.
4. ce moi est annihilé et détruit: On suppose ici que ce 'moi' survit à la mort du corps physique pour un certain temps (indéfini), l'annihilation survenant lors de sa cessation. Il en va de même avec les autres 'moi'.
des recoupements ayant été opérés pour certaines parties
avec le travail de Soeur Upalavanna.
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