SN 35.153
Atthinukhopariyāya Sutta
— Y a-t-il une exposition —
[ atthi nu: y a-t-il | kho: emphase | pariyāya: exposition ]

Le Bouddha explique comment observer les trois sources de ce qui est désavantageux en relation aux organes des sens, dans le but de pouvoir déclarer avoir atteint la libération finale.




Pāḷi



Atthi nu kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā,{1} aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā{2} aññaṃ{3} byākareyya ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti ?

Français



Y a-t-il, bhikkhus, une exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition,{1} autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion,{2} pourrait déclarer la connaissance finale:{3} 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'?

– Bhagavaṃmūlakā no, bhante, dhammā, bhagavaṃnettikā bhagavaṃpaṭisaraṇā. sādhu vata, bhante, bhagavantaṃyeva paṭibhātu etassa bhāsitassa attho. bhagavato sutvā bhikkhū dhāressantī ti.

– Tena hi, bhikkhave, suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha; bhāsissāmī ti.

– Evaṃ, bhante ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca:

– Le Dhamma, Bhante, a le Bhagavā pour origine, a le Bhagavā pour guide, a le Bhagavā pour protection. Il serait bon, Bhante, que la signification de cette déclaration soit rendue évidente par le Bhagavā. L'ayant entendue du Bhagavā, les bhikkhus s'en souviendront.

– Dans ce cas, bhikkhus, écoutez et faites bien attention, je vais parler.

– Oui, Bhante, répondirent les bhikkhus. Le Bhagavā parla ainsi:

– Atthi, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākareyya ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti. Katamo ca, bhikkhave, pariyāyo, yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākareyya ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmīti?

– Il y a, bhikkhus, une exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'. Et quelle est, bhikkhus, cette exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'?


(Cakkhu)

Idha, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(L'oeil)

En cela, bhikkhus, ayant vu une forme avec l'oeil, s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant vu une forme avec l'oeil, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.


(Sota)

Idha, bhikkhave, bhikkhu sotena saddaṃ sutvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(L'oreille)

De plus, bhikkhus, ayant entendu un son avec l'oreille, s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant entendu un son avec l'oreille, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.


(Ghāna)

Idha, bhikkhave, bhikkhu ghānena gandhaṃ ghāyitvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(Le nez)

De plus, bhikkhus, ayant senti une odeur avec le nez, s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant senti une odeur avec le nez, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.


(Jivhā)

Idha, bhikkhave, bhikkhu jivhāya rasaṃ sāyitvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(La langue)

De plus, bhikkhus, ayant goûté une saveur avec la langue, s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant goûté une saveur avec la langue, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.


(Kāya)

Idha, bhikkhave, bhikkhu kāyena phoṭṭhabbaṃ{4} phusitvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(Le corps)

De plus, bhikkhus, ayant ressenti un phénomène physique dans le corps,{4} s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant ressenti un phénomène physique dans le corps, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.


(Mana)

Idha, bhikkhave, bhikkhu manasā dhammaṃ viññāya santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti ; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Yaṃ taṃ, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā santaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, atthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti; asantaṃ vā ajjhattaṃ rāgadosamohaṃ, natthi me ajjhattaṃ rāgadosamohoti pajānāti. Api nume, bhikkhave, dhammā saddhāya vā veditabbā, ruciyā vā veditabbā, anussavena vā veditabbā, ākāraparivitakkena vā veditabbā, diṭṭhinijjhānakkhantiyā vā veditabbā ti?


(L'esprit)

De plus, bhikkhus, ayant perçu un phénomène mental avec l'esprit, s'il y a en lui rāga, dosa, moha, un bhikkhu comprend: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprend: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha'. Bhikkhus, le fait qu'ayant perçu un phénomène mental avec l'esprit, s'il y a en lui rāga, il comprenne: 'il y a en moi rāga, dosa, moha', et que s'il n'y a pas en lui rāga, dosa, moha, il comprenne: 'il n'y a pas en moi rāga, dosa, moha', devrait-il être compris par conviction, devrait-il être compris par préférence, devrait-il être compris par tradition, devrait-il être compris par au moyen de la réflexion, devrait-il être compris par acceptation d'une opinion après réflexion?

– No hetaṃ , bhante.

– Nanume, bhikkhave, dhammā paññāya disvā veditabbā ti?

– Evaṃ, bhante.

– Ayaṃ kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma bhikkhu aññatreva saddhāya, aññatra ruciyā, aññatra anussavā, aññatra ākāraparivitakkā, aññatra diṭṭhinijjhānakkhantiyā aññaṃ byākaroti ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāmī ti

– Non, Bhante.

– Ce fait, bhikkhus, ne devrait-il pas être compris en l'ayant vu avec paññā?

– Oui, Bhante.

– Voici, bhikkhus, quelle est l'exposition au moyen de laquelle un bhikkhu, autrement que par conviction, autrement que par préférence, autrement que par tradition, autrement qu'au moyen de la réflexion, autrement que par acceptation d'une opinion après réflexion, pourrait déclarer la connaissance finale: 'la naissance est épuisée, la brahmacariya a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien de plus pour cette vie'.



Bodhi leaf



Notes


1. tradition: anussavā - traduction alternative: ouï-dire


2. acceptation d'une opinion après réflexion: diṭṭhinijjhānakkhantiyā [diṭṭhi: opinion | nijjhāna: compréhension, perception, indulgence, plaisir, complaisance | khanti: acceptation] - le sens n'est pas très clair à cause de la large palette d'interprétations possibles de nijjhāna. Ces cinq manières d'accepter une déclaration sont exposées comme étant invalides à MN 95, et également parmi d'autres dans le fameux Kesamutti Sutta donné aux Kālāmas.


3. connaissance finale: aññā


4. phénomène physique: phoṭṭhabba - traduction alternative: contact dans le corps.




Traduction proposée par le webmestre,
d'après le travail effectué par Soeur Upalavanna
et Connected Discourses of the Buddha de Bhikkhu Bodhi.

———oOo———
Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
Toute réutilisation de ce contenu doit citer ses sources originales.