MN 2
Sabbāsava Sutta
— Toutes les impuretés de l'esprit —
[ sabba: tous | āsava: impuretés de l'esprit ]

Un exposé détaillé sur les différentes pratiques qui permettent de dissoudre toutes les impuretés de l'esprit et d'atteindre la délivrance ultime, en tête desquelles les considérations à bon escient.



Pāḷi



Evaṃ me sutaṃ:

English



Ainsi ai-je entendu:

Ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. Tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi:

En une occasion, le Bhagavā demeurait à Sāvatthī, dans le bois de Jeta, le parc d'Anāthapiṇḍika. En cette occasion, il s'adressa ainsi aux bhikkhus:

– Bhikkhavo ti.

– Bhadante ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. Bhagavā etadavoca:

– Bhikkhus!

– Badhante, répondirent les bhikkhus. Le Bhagavā dit alors:

– Sabbāsavasaṃvarapariyāyaṃ vo, bhikkhave, desessāmi. Taṃ suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha, bhāsissāmī ti.

– Bhikkhus, je vais vous faire un exposé au sujet de la restreinte des impuretés de l'esprit. Ecoutez et faites bien attention, je vais parler.

– Evaṃ, bhante ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. Bhagavā etadavoca:

– Oui, Bhante, répondirent les bhikkhus. Le Bhagavā dit alors:

Jānato ahaṃ, bhikkhave, passato āsavānaṃ khayaṃ vadāmi, no ajānato no apassato. Kiñca, bhikkhave, jānato kiñca passato āsavānaṃ khayaṃ vadāmi? Yoniso ca manasikāraṃ ayoniso ca manasikāraṃ. Ayoniso, bhikkhave, manasikaroto anuppannā ceva āsavā uppajjanti, uppannā ca āsavā pavaḍḍhanti; yoniso ca kho, bhikkhave, manasikaroto anuppannā ceva āsavā na uppajjanti, uppannā ca āsavā pahīyanti.

Bhikkhus, je déclare qu'il y a destruction des impuretés de l'esprit en connaissant et en voyant, pas en ne connaissant pas et en ne voyant pas. Et c'est en connaissant et en voyant quelle chose, bhikkhus, que je déclare qu'il y a destruction des impuretés de l'esprit? Les considérations à bon escient et les considérations à mauvais escient. Bhikkhus, chez celui qui conçoit à mauvais escient, les impuretés de l'esprit qui n'étaient pas encore apparues apparaissent, et les impuretés de l'esprit déjà apparues se renforcent; et chez celui qui conçoit à bon escient, les impuretés de l'esprit qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas, et les impuretés de l'esprit qui étaient déjà apparues sont abandonnées.

Atthi, bhikkhave, āsavā dassanā pahātabbā, atthi āsavā saṃvarā pahātabbā, atthi āsavā paṭisevanā pahātabbā, atthi āsavā adhivāsanā pahātabbā, atthi āsavā parivajjanā pahātabbā, atthi āsavā vinodanā pahātabbā, atthi āsavā bhāvanā pahātabbā.

Il y a, bhikkhus, des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par la vision, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par la restreinte, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées en faisant usage, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par l'endurance, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par l'évitement, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par le rejet, il y a des impuretés de l'esprit qui devraient être abandonnées par le développement.


(Dassanā pahātabbāsavā)

Katame ca, bhikkhave, āsavā dassanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, assutavā puthujjano, ariyānaṃ adassāvī ariyadhammassa akovido ariyadhamme avinīto, sappurisānaṃ adassāvī sappurisadhammassa akovido sappurisadhamme avinīto, manasikaraṇīye dhamme nappajānāti, amanasikaraṇīye dhamme nappajānāti. So manasikaraṇīye dhamme appajānanto amanasikaraṇīye dhamme appajānanto, ye dhammā na manasikaraṇīyā, te dhamme manasi karoti, ye dhammā manasikaraṇīyā te dhamme na manasi karoti.


(Impuretés à être abandonnées par la vision)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la vision? En cela, bhikkhus, un individu ordinaire non instruit, qui ne voit pas les êtres nobles, qui n'est pas exercé dans le Dhamma des êtres nobles, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des êtres nobles, qui ne voit pas les hommes de valeur, qui n'est pas exercé dans le Dhamma des hommes de valeur, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des hommes de valeur, ne distingue pas les choses qui devraient être considérées des choses qui ne devraient pas être considérées. Ne distinguant pas les choses qui devraient être considérées des choses qui ne devraient pas être considérées, il considère les choses qui ne devraient pas être considérées et il ne considère pas les choses qui devraient être considérées.

Katame ca, bhikkhave, dhammā na manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti? Yassa, bhikkhave, dhamme manasikaroto anuppanno vā kāmāsavo uppajjati, uppanno vā kāmāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā bhavāsavo uppajjati, uppanno vā bhavāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā avijjāsavo uppajjati, uppanno vā avijjāsavo pavaḍḍhati: ime dhammā na manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti.

Et quelles sont, bhikkhus, les choses qui ne devraient pas être considérées qu'il considère? Ce sont, bhikkhus, les choses telles que lorsqu'il les considère, les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui n'étaient pas encore apparues apparaissent, et les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui étaient déjà apparues se renforcent; les impuretés de l'esprit liées au devenir qui n'étaient pas encore apparues apparaissent et les impuretés de l'esprit liées au devenir qui étaient déjà apparues se renforcent; les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui n'étaient pas encore apparues apparaissent et les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui étaient déjà apparues se renforcent: voici, bhikkhus, quelles sont les choses qui ne devraient pas être considérées auxquelles il accorde son attention.

Katame ca, bhikkhave, dhammā manasikaraṇīyā ye dhamme na manasi karoti? Yassa, bhikkhave, dhamme manasikaroto anuppanno vā kāmāsavo na uppajjati, uppanno vā kāmāsavo pahīyati; anuppanno vā bhavāsavo na uppajjati, uppanno vā bhavāsavo pahīyati; anuppanno vā avijjāsavo na uppajjati, uppanno vā avijjāsavo pahīyati: ime dhammā manasikaraṇīyā ye dhamme na manasi karoti.

Et quelles sont, bhikkhus, les choses qui devraient être considérées qu'il ne considère pas? Ce sont, bhikkhus, les choses telles que lorsqu'il les considère, les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui étaient déjà apparues sont abandonnées; les impuretés de l'esprit liées au devenir qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées au devenir qui étaient déjà apparues sont abandonnées; les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui étaient déjà apparues sont abandonnées: voici quelles sont les choses qui devraient être considérées qu'il ne considère pas.

Tassa amanasikaraṇīyānaṃ dhammānaṃ manasikārā manasikaraṇīyānaṃ dhammānaṃ amanasikārā anuppannā ceva āsavā uppajjanti uppannā ca āsavā pavaḍḍhanti.

Parce qu'il considère les choses qui ne devraient pas être considérées et qu'il ne considère pas les choses qui devraient être considérées, les impuretés de l'esprit qui n'étaient pas encore apparues apparaissent en lui et les impuretés de l'esprit qui étaient déjà apparues se renforcent.

So evaṃ ayoniso manasi karot: ‘ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? Na nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? Kiṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? Kathaṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? Kiṃ hutvā kiṃ ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? Bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhānaṃ? Na nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? Kiṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? Kathaṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? Kiṃ hutvā kiṃ bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhāna’nti? Etarahi vā paccuppannamaddhānaṃ ajjhattaṃ kathaṃkathī hoti: ‘ahaṃ nu khosmi? No nu khosmi? Kiṃ nu khosmi? Kathaṃ nu khosmi? Ayaṃ nu kho satto kuto āgato? So kuhiṃ gāmī bhavissatī’ ti?

Il considère à mauvais escient des choses telles que: 'Existais-je dans le passé?', 'N'existais-je pas dans le passé?', 'Qui étais-je dans le passé?', 'Comment étais-je dans le passé?', 'Dans le passé, ayant été qui, que suis-je devenu ensuite (dans une existence ultérieure)?', 'Existerai-je dans le futur?', 'N'existerai-je pas dans le futur?', 'Qui serai-je dans le futur?', 'Comment serai-je dans le futur?', 'Dans le futur ayant été qui, que deviendrai-je ensuite (dans une existence ultérieure)?' Et en ce qui concerne le présent, il est également sujet au doute: 'Existé-je?', 'N'existé-je pas?', 'Qui suis-je?', 'Comment suis-je?', 'D'où cet être provient-il?', 'Où ira-t-il?'.

Tassa evaṃ ayoniso manasikaroto channaṃ diṭṭhīnaṃ aññatarā diṭṭhi uppajjati. ‘Atthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘natthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva attānaṃ sañjānāmī’ ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva anattānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘anattanāva attānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; atha vā panassa evaṃ diṭṭhi hoti: ‘yo me ayaṃ attā vado vedeyyo tatra tatra kalyāṇapāpakānaṃ kammānaṃ vipākaṃ paṭisaṃvedeti so kho pana me ayaṃ attā nicco dhuvo sassato avipariṇāmadhammo sassatisamaṃ tatheva ṭhassatī’ ti.

Chez celui qui considère ainsi à mauvais escient, l'une de ces six vues incorrectes apparaît en lui. La vue: 'Mon moi existe' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Mon moi n'existe pas' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le moi au moyen du moi' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le non-moi au moyen du moi' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le moi au moyen du non-moi' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Mon moi parle, connaît et subit ici et là les conséquences des actions avantageuses et désavantageuses. Mon moi est permanent, stable, durable, incorruptible, et il demeurera éternel comme toutes les choses permanentes'.

Idaṃ vuccati, bhikkhave, diṭṭhigataṃ diṭṭhigahanaṃ diṭṭhikantāraṃ diṭṭhivisūkaṃ diṭṭhivipphanditaṃ diṭṭhisaṃyojanaṃ. diṭṭhisaṃyojanasaṃyutto, bhikkhave, assutavā puthujjano na parimuccati jātiyā jarāya maraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi; ‘na parimuccati dukkhasmā’ ti vadāmi.

Ceci, bhikkhus est appelé le taillis des vues, la jungle des vues, l'entortillement des vues, l'agitation des vues, l'entrave des vues. Ligoté à l'entrave des vues, l'individu ordinaire non instruit ne peut échapper à la naissance, au vieillissement, à la mort, à la tristesse, aux lamentations, au mal-être, à la douleur mentale et au désespoir; il n'échappe pas à la souffrance, je vous le dis.

Sutavā ca kho, bhikkhave, ariyasāvako, ariyānaṃ dassāvī ariyadhammassa kovido ariyadhamme suvinīto, sappurisānaṃ dassāvī sappurisadhammassa kovido sappurisadhamme suvinīto, manasikaraṇīye dhamme pajānāti amanasikaraṇīye dhamme pajānāti. So manasikaraṇīye dhamme pajānanto amanasikaraṇīye dhamme pajānanto ye dhammā na manasikaraṇīyā te dhamme na manasi karoti, ye dhammā manasikaraṇīyā te dhamme manasi karoti.

Le noble disciple instruit, bhikkhus, qui voit les êtres nobles, qui est exercé dans le Dhamma des êtres nobles, qui est discipliné dans le Dhamma des êtres nobles, qui voit les hommes de valeur, qui est exercé dans le Dhamma des hommes de valeur, qui est discipliné dans le Dhamma des hommes de valeur, distingue les choses qui devraient être considérées des choses qui ne devraient pas être considérées. Distinguant les choses qui devraient être considérées des choses qui ne devraient pas être considérées, il ne considère pas les choses qui ne devraient pas être considérées et il considère les choses qui devraient être considérées.

Katame ca, bhikkhave, dhammā na manasikaraṇīyā ye dhamme na manasi karoti? Yassa, bhikkhave, dhamme manasikaroto anuppanno vā kāmāsavo uppajjati, uppanno vā kāmāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā bhavāsavo uppajjati, uppanno vā bhavāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā avijjāsavo uppajjati, uppanno vā avijjāsavo pavaḍḍhati: ime dhammā na manasikaraṇīyā, ye dhamme na manasi karoti.

Et quelles sont, bhikkhus, les choses qui ne devraient pas être considérées qu'il ne considère pas? Ce sont, bhikkhus, les choses telles que lorsqu'il les considère, les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui n'étaient pas encore apparues apparaissent, et les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui étaient déjà apparues se renforcent; les impuretés de l'esprit liées au devenir qui n'étaient pas encore apparues apparaissent et les impuretés de l'esprit liées au devenir qui étaient déjà apparues se renforcent; les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui n'étaient pas encore apparues apparaissent et les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui étaient déjà apparues se renforcent: voici quelles sont les choses qui ne devraient pas être considérées qu'il ne considère pas.

Katame ca, bhikkhave, dhammā manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti? Yassa, bhikkhave, dhamme manasikaroto anuppanno vā kāmāsavo na uppajjati, uppanno vā kāmāsavo pahīyati; anuppanno vā bhavāsavo na uppajjati, uppanno vā bhavāsavo pahīyati; anuppanno vā avijjāsavo na uppajjati, uppanno vā avijjāsavo pahīyati: ime dhammā manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti.

Et quelles sont, bhikkhus, les choses qui devraient être considérées qu'il considère? Ce sont, bhikkhus, les choses telles que lorsqu'il les considère, les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées à la sensualité qui étaient déjà apparues disparaissent; les impuretés de l'esprit liées au devenir qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées au devenir qui étaient déjà apparues disparaissent; les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas et les impuretés de l'esprit liées à l'ignorance qui étaient déjà apparues disparaissent: voici quelles sont les choses qui devraient être considérées qu'il considère.

Tassa amanasikaraṇīyānaṃ dhammānaṃ amanasikārā manasikaraṇīyānaṃ dhammānaṃ manasikārā anuppannā ceva āsavā na uppajjanti, uppannā ca āsavā pahīyanti.

Parce qu'il ne considère pas les choses qui ne devraient pas être considérées et qu'il considère les choses qui devraient être considérées, les impuretés de l'esprit qui n'étaient pas encore apparues n'apparaissent pas en lui et les impuretés de l'esprit qui étaient déjà apparues sont abandonnées.

So ‘idaṃ dukkha’nti yoniso manasi karoti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yoniso manasi karoti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yoniso manasi karoti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yoniso manasi karoti. Tassa evaṃ yoniso manasikaroto tīṇi saṃyojanāni pahīyanti: sakkāyadiṭṭhi, vicikicchā, sīlabbataparāmāso. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā dassanā pahātabbā.

Il considère à bon escient: 'Voici la souffrance', il considère à bon escient: 'voici la cause de la souffrance', il considère à bon escient: 'voici la cessation de la souffrance', il considère à bon escient: 'voici le chemin menant à la cessation de la souffrance'. Chez celui qui considère ainsi à bon escient, ces trois entraves disparaissent: l'illusion du moi, le doute et l'attachement aux rites et rituels. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la vision.


(Saṃvarā pahātabbāsavā)

Katame ca, bhikkhave, āsavā saṃvarā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso cakkhundriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, cakkhundriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, cakkhu'ndriya-saṃvaraṃ saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.


(Impuretés à être abandonnées par la restreinte)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la restreinte? En cela, bhikkhus, un bhikkhu ayant des réflexions à bon escient demeure restreint par la restreinte de la faculté de l'oeil. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté de l'oeil, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté de l'oeil.

Paṭisaṅkhā yoniso sotindriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa bhikkhave sotindriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā sotindriya-saṃvara-saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.

En ayant des réflexions à bon escient, il demeure restreint par la restreinte de la faculté de l'oreille. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté de l'oreille, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté de l'oreille.

Paṭisaṅkhā yoniso ghānindriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa bhikkhave ghānindriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā ghānindriya-saṃvara-saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.

En ayant des réflexions à bon escient, il demeure restreint par la restreinte de la faculté du nez. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté du nez, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté du nez.

Paṭisaṅkhā yoniso jivhindriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa bhikkhave jivhindriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā jivhindriya-saṃvara-saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.

En ayant des réflexions à bon escient, il demeure restreint par la restreinte de la faculté de la langue. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté de la langue, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté de la langue.

Paṭisaṅkhā yoniso kāyindriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa bhikkhave kāyindriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā kāyindriya-saṃvara-saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.

En ayant des réflexions à bon escient, il demeure restreint par la restreinte de la faculté du corps. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté du corps, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté du corps.

Paṭisaṅkhā yoniso manindriya-saṃvara-saṃvuto viharati. Yaṃ hi'ssa bhikkhave manindriya-saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā manindriya-saṃvaras-aṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti.

En ayant des réflexions à bon escient, il demeure restreint par la restreinte de la faculté de l'esprit. Il se peut, bhikkhus, que des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent chez celui qui demeure sans restreinte vis-à-vis de la faculté de l'esprit, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui demeure avec restreinte vis-à-vis de la faculté de l'esprit.

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, saṃvaraṃ asaṃvutassa viharato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, saṃvaraṃ saṃvutassa viharato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā saṃvarā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui demeure sans être restreint par la restreinte, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais chez celui qui demeure en étant restreint par la restreinte, les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas. Voici ce qu'on appelle, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la restreinte.


(Paṭisevanā pahātabbāsavā)

Katame ca, bhikkhave, āsavā paṭisevanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso cīvaraṃ paṭisevati: ‘yāvadeva sītassa paṭighātāya, uṇhassa paṭighātāya, ḍaṃsa-makasa-vāt'ātapa-sarīṃsapa-samphassānaṃ paṭighātāya, yāvadeva hirikopīna-p'paṭicchāda-natthaṃ’.


(Les impuretés à être abandonnées en faisant usage)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées en faisant usage? En cela, bhikkhus, un bhikkhu fait usage de ses robes en ayant des réflexions à bon escient: seulement pour être protégé contre le froid et la chaleur, pour être protégé du contact avec les taons et les moustiques, avec le vent, le soleil, et les rampants, et seulement pour couvrir les parties du corps qui provoquent la honte.

Paṭisaṅkhā yoniso piṇḍapātaṃ paṭisevati: ‘neva davāya, na madāya, na maṇḍanāya, na vibhūsanāya, yāvadeva imassa kāyassa ṭhitiyā yāpanāya, vihiṃsūparatiyā, brahmacariy-ānuggahāya, iti purāṇañca vedanaṃ paṭihaṅkhāmi navañca vedanaṃ na uppādessāmi, yātrā ca me bhavissati anavajjatā ca phāsuvihāro ca’.

Un bhikkhu utilise les aumônes de nourriture en ayant des réflexions à bon escient: pas en récréation, pas par laisser-aller pas pour s'embellir pas pour le charme, mais juste assez pour le soutien et la maintien de ce corps, pour la cessation des agressions, pour supporter la vie pure: 'ainsi je mettrai fin aux ressentis précédents, sans provoquer l'apparition de nouveaux ressentis, et il y aura pour moi subsistance, irréprochabilité et une vie confortable.

Paṭisaṅkhā yoniso senāsanaṃ paṭisevati: ‘yāvadeva sītassa paṭighātāya, uṇhassa paṭighātāya, ḍaṃsa-makasa-vāt'ātapa-sarīṃsapa-samphassānaṃ paṭighātāya, yāvadeva utuparissaya-vinodana-paṭisallān'ārāmatthaṃ’.

Il fait usage de son logement en ayant des réflexions à bon escient: seulement pour être protégé contre le froid et la chaleur, pour être protégé du contact avec les taons et les moustiques, avec le vent, le soleil, et les rampants, pour s'abriter des conditions climatiques inclémentes, et pour profiter de l'isolement.

Paṭisaṅkhā yoniso gilāna-p'paccaya-bhesajja-parikkhāraṃ paṭisevati: ‘yāvadeva uppannānaṃ veyyābādhikānaṃ vedanānaṃ paṭighātāya, abyābajjha-paramatāya’.

Il fait usage des médicaments pour guérir les maladies en ayant des réflexions à bon escient: seulement pour se protéger contre les ressentis oppressants et pour être en bonne santé.

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, appaṭisevato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, paṭisevato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā paṭisevanā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui ne fait pas usage, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas chez celui qui fait usage de cette manière. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées en faisant usage.


(Adhivāsanā pahātabbāsavā)

Katame ca, bhikkhave, āsavā adhivāsanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso khamo hoti sītassa uṇhassa, jighacchāya pipāsāya. Ḍaṃsa-makasa-vāt'ātapa-sarīṃsapa-samphassānaṃ, duruttānaṃ durāgatānaṃ vacanapathānaṃ, uppannānaṃ sārīrikānaṃ vedanānaṃ dukkhānaṃ tibbānaṃ kharānaṃ kaṭukānaṃ asātānaṃ amanāpānaṃ pāṇaharānaṃ adhivāsakajātiko hoti.


(Les impuretés à être abandonnées par l'endurance)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'endurance? En cela, un bhikkhu ayant des considérations à bon escient endure le froid, la chaleur, la faim, la soif, les taons, les moustiques, le vent, le soleil, les rampants; il endure les paroles malveillantes et inamicales; il endure les ressentis qui sont apparus dans le corps et qui sont douloureux, vifs, aigus, perçants, désagréables, pénibles et ceux qui menacent la vie.

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, anadhivāsayato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, adhivāsayato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā adhivāsanā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui n'est pas endurant, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais chez celui qui est endurant de cette manière, les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'endurance.


(Parivajjanā pahātabbāsavā)

‘Katame ca, bhikkhave, āsavā parivajjanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso caṇḍaṃ hatthiṃ parivajjeti, caṇḍaṃ assaṃ parivajjeti, caṇḍaṃ goṇaṃ parivajjeti, caṇḍaṃ kukkuraṃ parivajjeti, ahiṃ khāṇuṃ kaṇṭakaṭṭhānaṃ sobbhaṃ papātaṃ candanikaṃ oḷigallaṃ. Yathārūpe anāsane nisinnaṃ yathārūpe agocare carantaṃ yathārūpe pāpake mitte bhajantaṃ viññū sabrahmacārī pāpakesu ṭhānesu okappeyyuṃ, so tañca anāsanaṃ tañca agocaraṃ te ca pāpake mitte paṭisaṅkhā yoniso parivajjeti.


(Les impuretés à être abandonnées par l'évitement)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'évitement? En cela, un bhikkhu ayant des considérations à bon escient évite un éléphant féroce, un cheval féroce, un taureau féroce, un chien féroce, un serpent, une souche d'arbre, un buisson de ronces, un abîme, un précipice, une fosse à déchets, un égout. Il évite de s'asseoir sur des sièges qui ne conviennent pas, de se promener dans des endroits qui ne conviennent pas, et de s'associer avec de mauvais amis, puisque s'il le faisait, ses sages compagnons dans la vie pure pourraient le suspecter d'avoir un mauvais comportement; ainsi, il évite les sièges qui ne conviennent pas, les endroits qui ne conviennent pas et les mauvais amis.

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, aparivajjayato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, parivajjayato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā parivajjanā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui ne pratique pas l'évitement, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais chez celui qui pratique l'évitement de cette manière, les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'évitement.


(Vinodanā pahātabbāsavā)

‘Katame ca, bhikkhave, āsavā vinodanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso uppannaṃ kāma-vitakkaṃ nādhivāseti pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti, uppannaṃ byāpāda-vitakkaṃ nādhivāseti pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti, uppannaṃ vihiṃsāvitakkaṃ nādhivāseti pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti, uppannuppanne pāpake akusale dhamme nādhivāseti pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti.


(Les impuretés à être abandonnées par le rejet)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le rejet? En cela, bhikkhus, un bhikkhu ayant des considérations à bon escient ne tolère pas une pensée de sensualité étant apparue, il l'abandonne, la rejette, la fait disparaître et l'annihile totalement. Il ne tolère pas une pensée de malveillance étant apparue, il l'abandonne, la rejette, la fait disparaître et l'annihile totalement. Il ne tolère pas une pensée de violence étant apparue, il l'abandonne, la rejette, la fait disparaître et l'annihile totalement. Il ne tolère pas un état mental mauvais et désavantageux étant apparu, il l'abandonne, le rejette, le fait disparaître et l'annihile totalement.

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, avinodayato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, vinodayato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā vinodanā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui ne pratique pas le rejet, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais chez celui qui pratique le rejet de cette manière, les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le rejet.


(Bhāvanā pahātabbāsavā)

Katame ca, bhikkhave, āsavā bhāvanā pahātabbā? Idha, bhikkhave, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso sati-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; paṭisaṅkhā yoniso dhamma-vicaya-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; vīriya-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; pīti-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; passaddhi-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; samādhi-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ; upekkhā-sambojjhaṅgaṃ bhāveti viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ.


(Les impuretés à être abandonnées par le développement)

Et quelles sont, bhikkhus, les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le développement? En cela, bhikkhus, un bhikkhu ayant des considérations à bon escient développe le facteur de l'éveil de présence d'esprit, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil d'investigation des phénomènes, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil d'effort, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil de ravissement, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil de sérénité, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil de concentration, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon; il développe le facteur de l'éveil d'équanimité, qui est alimenté par l'isolement, par le désenchantement, par la cessation et qui a pour résultat l'abandon;

Yaṃ hi'ssa, bhikkhave, abhāvayato uppajjeyyuṃ āsavā vighātapariḷāhā, bhāvayato evaṃsa te āsavā vighātapariḷāhā na honti. Ime vuccanti, bhikkhave, āsavā bhāvanā pahātabbā.

Chez celui, bhikkhus, qui ne développe pas les facteurs de l'éveil, des impuretés de l'esprit, des contrariétés et des fièvres apparaissent, mais chez celui qui développe les facteurs de l'éveil de cette manière, les impuretés de l'esprit, les contrariétés et les fièvres n'apparaissent pas. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le développement.

Yato kho, bhikkhave, bhikkhuno ye āsavā dassanā pahātabbā te dassanā pahīnā honti, ye āsavā saṃvarā pahātabbā te saṃvarā pahīnā honti, ye āsavā paṭisevanā pahātabbā te paṭisevanā pahīnā honti, ye āsavā adhivāsanā pahātabbā te adhivāsanā pahīnā honti, ye āsavā parivajjanā pahātabbā te parivajjanā pahīnā honti, ye āsavā vinodanā pahātabbā te vinodanā pahīnā honti, ye āsavā bhāvanā pahātabbā te bhāvanā pahīnā honti; ayaṃ vuccati, bhikkhave: ‘bhikkhu sabbāsava-saṃvara-saṃvuto viharati, acchecchi taṇhaṃ, vivattayi saṃyojanaṃ, sammā mānābhisamayā antamakāsi dukkhassā’ ti.

Lorsque, bhikkhus, un bhikkhu a abandonné par la vision les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la vision, qu'il a abandonné par la restreinte les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par la restreinte, qu'il a abandonné en faisant usage les impuretés de l'esprit devant être abandonnées en faisant usage, qu'il a abandonné par l'endurance les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'endurance, qu'il a abandonné par l'évitement les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par l'évitement, qu'il a abandonné par le rejet les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le rejet, qu'il a abandonné par le développement les impuretés de l'esprit devant être abandonnées par le développement, on dit de lui, bhikkhus: 'le bhikkhu demeure restreint par la restreinte de toutes les impuretés de l'esprit. Il a sectionné l'appétence, il s'est débarrassé des entraves, et par la compréhension complète de l'orgueil, il a mis fin à la souffrance.

Idamavoca bhagavā. Attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.

Voici ce que dit le Bhagavā. Satisfaits, les bhikkhus se réjouirent de ses paroles.



Bodhi leaf



Traduction proposée par le webmestre,
d'après le travail effectué par la Burma Piṭaka Association
et Middle length discourses of the Buddha de Bhikkhu Ñāṇamoli et Bhikkhu Bodhi.

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