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— Le discours à Māgaṇḍiya — Ce sutta est particulièrement intéressant dans le contexte moderne, car les opinions à dominante hédoniste exprimées ici par Māgaṇḍiya et réfutées magistralement par le Bouddha sont généralement partagées par nos semblables, et nous avons nous-même une tendance plus ou moins prononcée à nous laisser aller à les accepter. Le Bouddha offre une perspective totalement différente de ce qui est communément accepté dans notre société occidentale et une ouverture à une vision de la réalité qui reste totalement ignorée du grand public. |
Pāḷi
Evaṃ me sutaṃ:
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Français |
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Ekaṃ samayaṃ Bhagavā kurūsu viharati Kammāsadhammaṃ nāma kurūnaṃ nigamo, Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa agyāgāre tiṇasanthārake. Atha kho Bhagavā pubbaṇhasamayaṃ nivāsetvā pattacīvaramādāya kammāsadhammaṃ piṇḍāya pāvisi. Kammāsadhammaṃ piṇḍāya caritvā pacchābhattaṃ piṇḍapātapaṭikkanto yena aññataro vanasaṇḍo tenupasaṅkami divāvihārāya. Taṃ vanasaṇḍaṃ ajjhogāhetvā aññatarasmiṃ rukkhamūle divāvihāraṃ nisīdi. Atha kho Māgaṇḍiyo paribbājako jaṅghāvihāraṃ anucaṅkamamāno anuvicaramāno yena Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa agyāgāraṃ tenupasaṅkami.
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En une occasion, le Bhagavā séjournait dans le pays des Kurus, dans une ville appelée Kammāsadhamma, sur un tas d'herbes séchées, dans la hutte à cheminée d'un brahmane du clan des Bhāradvājas. Le matin, le Bhagavā s'habilla, il prit son bol et ses robes et se rendit à la ville de Kammāsadhamma pour sa tournée d'aumônes. De retour de sa tournée d'aumônes, après son repas, le Bhagavā se rendit dans un certain coin de forêt pour y passer la journée. Ayant pénétré le coin de forêt, il s'assit à la racine d'un certain arbre pour y passer la journée. Alors Māgaṇḍiya le renonçant, marchant et se promenant pour l'exercice, entra dans la hutte à cheminée du brahmane du clan des Bhāradvājas.
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| Addasā kho Māgaṇḍiyo paribbājako Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa agyāgāre tiṇasanthārakaṃ paññattaṃ. Disvāna Bhāradvājagottaṃ brāhmaṇaṃ etadavoca: | Māgaṇḍiya le renonçant vit le tas d'herbes séchées préparé dans la hutte à cheminée du brahmane du clan des Bhāradvājas. L'ayant vu, il dit au brahmane: |
| – Kassa nvayaṃ bhoto Bhāradvājassa agyāgāre tiṇasanthārako paññatto, samaṇaseyyānurūpaṃ maññe ti? | – Bho Bhāradvāja, pour qui ce tas d'herbes séchées a-t-il été préparé dans la hutte à cheminée? On dirait le lit d'un reclus. |
| – Atthi, bho Māgaṇḍiya, samaṇo Gotamo sakyaputto sakyakulā pabbajito. Taṃ kho pana bhavantaṃ Gotamaṃ evaṃ kalyāṇo kittisaddo abbhuggato: | – Il y a, bho Māgaṇḍiya, le reclus Gotama, un fils des Sakyas ayant quitté le clan des Sakyas. Et la bonne réputation du vénérable Gotama s'est répandue: |
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Tassesā bhoto Gotamassa seyyā paññattā ti.
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Ce lit a été préparé pour bho Gotama.
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Duddiṭṭhaṃ vata, bho Bhāradvāja, addasāma; duddiṭṭhaṃ vata, bho Bhāradvāja, addasāma! Ye mayaṃ tassa bhoto Gotamassa bhūnahuno seyyaṃ addasāmā ti.
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Vraiment, c'est une mauvaise vue que nous n'aurions pas dû voir, bho Bhāradvāja, vraiment, c'est une mauvaise vue que nous n'aurions pas dû voir, bho Bhāradvāja, que le lit de bho Gotama, ce destructeur de l'épanouissement.
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Rakkhassetaṃ, Māgaṇḍiya, vācaṃ; rakkhassetaṃ, Māgaṇḍiya, vācaṃ. Bahū hi tassa bhoto Gotamassa khattiyapaṇḍitāpi brāhmaṇapaṇḍitāpi gahapatipaṇḍitāpi samaṇapaṇḍitāpi abhippasannā vinītā ariye ñāye dhamme kusale ti.
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Sois prudent dans ce que tu dis, bho Māgaṇḍiya, sois prudent dans ce que tu dis, beaucoup de sages nobles-guerriers, de sages brahmanes, de sages maîtres de maison et de sages reclus ont toute confiance dans bho Gotama, ont été disciplinés par lui de la manière vraie et noble, dans le Dhamma qui est avantageux.
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Sammukhā cepi mayaṃ, bho Bhāradvāja, taṃ bhavantaṃ Gotamaṃ passeyyāma, sammukhāpi naṃ vadeyyāma: ‘bhūnahu samaṇo Gotamo’ ti. Taṃ kissa hetu? Evañhi no sutte ocaratī ti.
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Bho Bhāradvāja, même si nous rencontrions ce bho Gotama en face, nous lui dirions en face: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Parce que cela est déclaré dans nos écritures.
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Sace taṃ bhoto Māgaṇḍiyassa agaru āroceyyāmi taṃ samaṇassa Gotamassā ti.
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Si bho Māgaṇḍiya n'y voit pas d'inconvénient, je vais en informer le reclus Gotama.
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Appossukko bhavaṃ Bhāradvājo vuttova naṃ vadeyyā ti.
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Que bho Bhāradvāja se sente à l'aise. Dites-lui ce que j'ai dit.
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Assosi kho Bhagavā dibbāya sotadhātuyā visuddhāya atikkantamānusikāya Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa Māgaṇḍiyena paribbājakena saddhiṃ imaṃ kathāsallāpaṃ. Atha kho Bhagavā sāyanhasamayaṃ paṭisallānā vuṭṭhito yena Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa agyāgāraṃ tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā nisīdi Bhagavā paññatte tiṇasanthārake. Atha kho Bhāradvājagotto brāhmaṇo yena Bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā Bhagavatā saddhiṃ sammodi. Sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. Ekamantaṃ nisinnaṃ kho Bhāradvājagottaṃ brāhmaṇaṃ Bhagavā etadavoca:
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Pendant ce temps, avec l'oreille divine, qui est purifiée et surpasse l'humaine, le Bhagavā entendit la conversation entre le renonçant Māgaṇḍiya et le brahmane du clan des Bhāradvājas. Alors ce soir-là, le Bhagavā se leva de son isolement, il se rendit à la hutte à cheminée du brahmane du clan des Bhāradvājas; s'y étant rendu, il s'assit sur le tas d'herbes préparé. Alors le brahmane du clan des Bhāradvājas approcha le Bhagavā; s'étant approché, il échangea des salutations avec lui. Lorsque cet échange courtois et amical fut terminée, il s'assit d'un côté. Lorsqu'il fut d'un côté, le Bhagavā lui dit:
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Ahu pana te, Bhāradvāja, Māgaṇḍiyena paribbājakena saddhiṃ imaṃyeva tiṇasanthārakaṃ ārabbha kocideva kathāsallāpo ti?
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Bhāradvāja, as-tu eu une conversation avec le renonçant Māgaṇḍiya à propos de ce tas d'herbes?
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| Evaṃ vutte, Bhāradvājagotto brāhmaṇo saṃviggo lomahaṭṭhajāto Bhagavantaṃ etadavoca: | En entendant cela, le brahmane fut interloqué et ses poils se hérissèrent. Il dit: |
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Etadeva kho pana mayaṃ bhoto Gotamassa ārocetukāmā. Atha ca pana bhavaṃ Gotamo anakkhātaṃyeva akkhāsī ti.
| – Nous voulions aborder avec bho Gotama ce même sujet. Mais bho Gotama nous a anticipé. |
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Ayañca hi Bhagavato Bhāradvājagottena brāhmaṇena saddhiṃ antarākathā vippakatā hoti. Atha kho Māgaṇḍiyo paribbājako jaṅghāvihāraṃ anucaṅkamamāno anuvicaramāno yena Bhāradvājagottassa brāhmaṇassa agyāgāraṃ yena Bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā Bhagavatā saddhiṃ sammodi. Sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. Ekamantaṃ nisinnaṃ kho Māgaṇḍiyaṃ paribbājakaṃ Bhagavā etadavoca:
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Mais cette conversation entre le Bhagavā et le brahmane du clan des Bhāradvāja fut interrompue. Le renonçant Māgaṇḍiya, marchant et se promenant pour l'exercice, s'approcha de la hutte à cheminée et du Bhagavā; s'étant approché, il échangea des salutations avec lui. Lorsque cet échange courtois et amical fut terminée, il s'assit d'un côté. Lorsqu'il fut d'un côté, le Bhagavā lui dit:
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Cakkhuṃ kho Māgaṇḍiya rūpārāmaṃ rūparataṃ rūpasammuditaṃ. Taṃ tathāgatassa dantaṃ guttaṃ rakkhitaṃ saṃvutaṃ. Tassa ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, l'oeil se complaît dans les formes visibles, se délecte des formes visibles, se réjouit des formes visibles. Celui-ci a été dompté par le Tathāgata, gardé, protégé, restreint, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Sotaṃ kho Māgaṇḍiya saddārāmaṃ saddarataṃ saddasammuditaṃ. Taṃ tathāgatassa dantaṃ guttaṃ rakkhitaṃ saṃvutaṃ. Tassa ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, l'oreille se complaît dans les sons, se délecte des sons, se réjouit des sons. Celle-ci a été domptée par le Tathāgata, gardée, protégée, restreinte, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Ghānaṃ kho Māgaṇḍiya gandhārāmaṃ gandharataṃ gandhasammuditaṃ. Taṃ tathāgatassa dantaṃ guttaṃ rakkhitaṃ saṃvutaṃ. Tassa ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, le nez se complaît dans les odeurs, se délecte des odeurs, se réjouit des odeurs. Celui-ci a été dompté par le Tathāgata, gardé, protégé, restreint, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Jivhā kho Māgaṇḍiya rasārāmā rasārattā rasasammuditā. Sā tathāgatassa dantā guttā rakkhitā saṃvutā. Tassā ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, la langue se complaît dans les saveurs, se délecte des saveurs, se réjouit des saveurs. Celle-ci a été domptée par le Tathāgata, gardée, protégée, restreinte, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Kāyo kho Māgaṇḍiya phoṭṭhabbārāmo phoṭṭhabbarato phoṭṭhabbammudito. So tathāgatassa danto gutto rakkhito saṃvuto. Tassa ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, le corps se complaît dans les phénomènes corporels, se délecte des phénomènes corporels, se réjouit des phénomènes corporels. Celui-ci a été dompté par le Tathāgata, gardé, protégé, restreint, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Mano kho Māgaṇḍiya dhammārāmo dhammarato dhammasammudito. So tathāgatassa danto gutto rakkhito saṃvuto. Tassa ca saṃvarāya dhammaṃ deseti. Idaṃ nu te etaṃ Māgaṇḍiya sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti?
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Māgaṇḍiya, l'esprit se complaît dans les phénomènes mentaux, se délecte des phénomènes mentaux, se réjouit des phénomènes mentaux. Celui-ci a été dompté par le Tathāgata, gardé, protégé, restreint, et il enseigne le Dhamma pour sa restreinte. Etait-ce en référence à cela que tu as dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'?
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Etadeva kho pana me bho Gotama sandhāya bhāsitaṃ: 'bhūnahu samaṇo Gotamo'ti. Taṃ kissa hetu? Evaṃ hi no sutte ocaratī ti.
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C'était bien en référence à cela, bho Gotama, que j'ai dit: 'le reclus Gotama est un destructeur de l'épanouissement'. Pour quelle raison? Par ce que c'est déclaré dans nos écritures.
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Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya: idhekacco cakkhuviññeyyehi rūpehi paricāritapubbo assa iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi. So aparena samayena rūpānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā rūpataṇhaṃ pahāya rūpapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihareyya. Imassa pana te, Māgaṇḍiya, kimassa vacanīya nti?
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Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ici quelqu'un aurait auparavant joui des formes connaissables par l'oeil qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les formes visibles, il abandonnerait l'appétence pour les formes visibles, la brûlure des formes visibles et il demeurerait délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Que lui dirais-tu, Māgaṇḍiya?
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Na kiñci, bho Gotama.
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Rien, bho Gotama.
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| –
Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya: idhekacco sotaviññeyyehi saddehi paricāritapubbo assa, iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi. So aparena samayena saddānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā saddataṇhaṃ pahāya saddapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihareyya. Imassa pana te, Māgaṇḍiya, kimassa vacanīya nti?
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Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ici quelqu'un aurait auparavant joui des sons connaissables par l'oreille qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les sons, il abandonnerait l'appétence pour les sons, la brûlure des sons et il demeurerait délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Que lui dirais-tu, Māgaṇḍiya?
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| –
Na kiñci, bho Gotama.
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Rien, bho Gotama.
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| –
Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya: idhekacco ghānaviññeyyehi gandhehi paricāritapubbo assa, iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi. So aparena samayena gandhānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā gandhataṇhaṃ pahāya gandhapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihareyya. Imassa pana te, Māgaṇḍiya, kimassa vacanīya nti?
| –
Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ici quelqu'un aurait auparavant joui des odeurs connaissables par le nez qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les odeurs, il abandonnerait l'appétence pour les odeurs, la brûlure des odeurs et il demeurerait délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Que lui dirais-tu, Māgaṇḍiya?
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| –
Na kiñci, bho Gotama.
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Rien, bho Gotama.
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| –
Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya: idhekacco jivhāviññeyyehi rasehi paricāritapubbo assa, iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi. So aparena samayena rasānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā rasataṇhaṃ pahāya rasapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihareyya. Imassa pana te, Māgaṇḍiya, kimassa vacanīya nti?
| –
Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ici quelqu'un aurait auparavant joui des saveurs connaissables par la langue qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les saveurs, il abandonnerait l'appétence pour les saveurs, la brûlure des saveurs et il demeurerait délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Que lui dirais-tu, Māgaṇḍiya?
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| –
Na kiñci, bho Gotama.
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Rien, bho Gotama.
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Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya: idhekacco kāyaviññeyyehi phoṭṭhabbehi paricāritapubbo assa, iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi. So aparena samayena poṭṭhabbānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā phoṭṭhabbataṇhaṃ pahāya phoṭṭhabbapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihareyya. Imassa pana te, Māgaṇḍiya, kimassa vacanīya nti?
| –
Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ici quelqu'un aurait auparavant joui des phénomènes corporels connaissables par le corps qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les phénomènes corporels, il abandonnerait l'appétence pour les phénomènes corporels, la brûlure des phénomènes corporels et il demeurerait délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Que lui dirais-tu, Māgaṇḍiya?
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| –
Na kiñci, bho Gotama.
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Rien, bho Gotama.
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Ahaṃ kho pana, Māgaṇḍiya, pubbe agāriyabhūto samāno pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricāresiṃ: cakkhuviññeyyehi rūpehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; sotaviññeyyehi saddehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; ghānaviññeyyehi gandhehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; jivhāviññeyyehi rasehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; kāyaviññeyyehi phoṭṭhabbehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi.
| –
Moi aussi, Māgaṇḍiya, lorsque je vivais la vie de foyer, je jouissais des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles: des formes connaissables par l'oeil qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des sons connaissables par l'oreille qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux; des odeurs connaissables par le nez qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des saveurs connaissables par la langue qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des phénomènes corporels connaissables par le corps qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux.
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Tassa mayhaṃ, Māgaṇḍiya, tayo pāsādā ahesuṃ: eko vassiko, eko hemantiko, eko gimhiko. So kho ahaṃ, Māgaṇḍiya, vassike pāsāde vassike cattāro māse nippurisehi tūriyehi paricārayamāno na heṭṭhāpāsādaṃ orohāmi. So aparena samayena kāmānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā kāmataṇhaṃ pahāya kāmapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto viharāmi.
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J'avais trois palais, Māgaṇḍiya: un pour la saison des pluies, un pour la saison froide et un pour la saison chaude. Je demeurais dans le palais des pluies pendant les quatre mois de la saison des pluies, je me faisais plaisir avec des musiciennes qui étaient toutes des femmes, et je ne descendais pas dans la partie inférieure du palais. Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les plaisirs sensuels, j'ai abandonné l'appétence pour les plaisirs sensuels, la brûlure des plaisirs sensuels et je demeurerais délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme.
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So aññe satte passāmi kāmesu avītarāge kāmataṇhāhi khajjamāne kāmapariḷāhena pariḍayhamāne kāme paṭisevante. So tesaṃ na pihemi, na tattha abhiramāmi. Taṃ kissa hetu? Yāhayaṃ, Māgaṇḍiya, rati, aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi, api dibbaṃ sukhaṃ samadhigayha tiṭṭhati. Tāya ratiyā ramamāno hīnassa na pihemi, na tattha abhiramāmi.
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Je vois d'autres êtres qui ne sont pas délivrés du désir envers la sensualité étant consumés par l'appétence pour les plaisirs sensuels, brûlant de la brûlure des plaisirs sensuels, se laissant aller aux plaisirs sensuels. Je ne les envie pas ni ne m'en délecte. Pour quelle raison? Parce que, Māgaṇḍiya, il y a un bien-être qui est séparé des plaisirs sensuels, qui est séparé des états mentaux désavantageux, qui surpasse le plaisir divin.{1} Puisque je prends plaisir à cela, je n'envie pas ce qui est inférieur, ni ne m'en délecte.
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Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, gahapati vā gahapatiputto vā aḍḍho mahaddhano mahābhogo pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricāreyya cakkhuviññeyyehi rūpehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; sotaviññeyyehi saddehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; ghānaviññeyyehi gandhehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; jivhāviññeyyehi rasehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; kāyaviññeyyehi phoṭṭhabbehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi.
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'un maître de maison ou le fils d'un maître de maison soit riche, avec beaucoup de possessions et de propriétés, jouissant des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles: des formes connaissables par l'oeil qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des sons connaissables par l'oreille qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux; des odeurs connaissables par le nez qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des saveurs connaissables par la langue qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des phénomènes corporels connaissables par le corps qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux.
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So kāyena sucaritaṃ caritvā vācāya sucaritaṃ caritvā manasā sucaritaṃ caritvā kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapajjeyya devānaṃ tāvatiṃsānaṃ sahabyataṃ. So tattha nandane vane accharāsaṅghaparivuto dibbehi pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricāreyya. So passeyya gahapatiṃ vā gahapatiputtaṃ vā pañcahi kāmaguṇehi samappitaṃ samaṅgībhūtaṃ paricārayamānaṃ. Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, api nu so devaputto nandane vane accharāsaṅghaparivuto dibbehi pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricārayamāno amussa gahapatissa vā gahapatiputtassa vā piheyya, mānusakānaṃ vā pañcannaṃ kāmaguṇānaṃ mānusakehi vā kāmehi āvaṭṭeyyā ti?
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Ayant observé un bon comportement corporel, un bon comportement verbal, un bon comportement mental, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaîtrait dans un état de bonheur, dans le monde céleste, dans l'entourage des devas de Tāvatiṃsa. Et là, entouré de nymphes dans le bois de Nandana, il jouirait des cinq cordes de la sensualité divins, pourvu et possédé d'elles. Il verrait un maître de maison ou le fils d'un maître de maison jouissant des cinq cordes de la sensualité [humains], pourvu et possédé d'elles. Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya? Est-ce que ce fils de devas, entouré de nymphes dans le bois de Nandana, jouissant des cinq cordes de la sensualité divins, pourvu et possédé d'elles, envierait le maître de maison ou le fils de maître de maison pour les cinq cordes de la sensualité humains, ou retournerait-il aux plaisirs sensuels humains?
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No hidaṃ, bho Gotama. Taṃ kissa hetu? Mānusakehi, bho Gotama, kāmehi dibbakāmā abhikkantatarā ca paṇītatarā cā ti.
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Non, bho Gotama. Pour quelle raison? Parce que les plaisirs sensuels divins sont plus excellents et sublimes que les plaisirs sensuels humains.
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Evameva kho ahaṃ, Māgaṇḍiya, pubbe agāriyabhūto samāno pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricāresiṃ cakkhuviññeyyehi rūpehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; sotaviññeyyehi saddehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; ghānaviññeyyehi gandhehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; jivhāviññeyyehi rasehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; kāyaviññeyyehi phoṭṭhabbehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, moi aussi lorsque je vivais la vie de foyer, je jouissais des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles: des formes connaissables par l'oeil qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des sons connaissables par l'oreille qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux; des odeurs connaissables par le nez qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des saveurs connaissables par la langue qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des phénomènes corporels connaissables par le corps qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux.
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So aparena samayena kāmānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā kāmataṇhaṃ pahāya kāmapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto viharāmi. So aññe satte passāmi kāmesu avītarāge kāmataṇhāhi khajjamāne kāmapariḷāhena pariḍayhamāne kāme paṭisevante, so tesaṃ na pihemi, na tattha abhiramāmi. Taṃ kissa hetu? Yāhayaṃ, Māgaṇḍiya, rati aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi – api dibbaṃ sukhaṃ samadhigayha tiṭṭhati – tāya ratiyā ramamāno hīnassa na pihemi, na tattha abhiramāmi.
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Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les plaisirs sensuels, j'ai abandonné l'appétence pour les plaisirs sensuels, la brûlure des plaisirs sensuels et je demeurerais délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Je vois d'autres êtres qui ne sont pas délivrés du désir pour les plaisirs sensuels étant consumés par l'appétence pour les plaisirs sensuels, brûlant de la brûlure des plaisirs sensuels, se laissant aller aux plaisirs sensuels, et je ne les envie pas, ni ne m'en délecte. Pour quelle raison? Parce que, Māgaṇḍiya, il y a un bien-être qui est séparé des plaisirs sensuels, qui est séparé des états mentaux désavantageux, qui surpasse le plaisir divin. Puisque je prends plaisir à cela, je n'envie pas ce qui est inférieur, ni ne m'en délecte.
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Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, kuṭṭhī puriso arugatto pakkagatto kimīhi khajjamāno nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamāno aṅgārakāsuyā kāyaṃ paritāpeyya. Tassa mittāmaccā ñātisālohitā bhisakkaṃ sallakattaṃ upaṭṭhāpeyyuṃ. Tassa so bhisakko sallakatto bhesajjaṃ kareyya. So taṃ bhesajjaṃ āgamma kuṭṭhehi parimucceyya, arogo assa sukhī serī sayaṃvasī yena kāmaṃ gamo. So aññaṃ kuṭṭhiṃ purisaṃ passeyya arugattaṃ pakkagattaṃ kimīhi khajjamānaṃ nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamānaṃ aṅgārakāsuyā kāyaṃ paritāpentaṃ. Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, api nu so puriso amussa kuṭṭhissa purisassa piheyya aṅgārakāsuyā vā bhesajjaṃ paṭisevanāya vā ti?
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un lépreux couvert de plaies et d'infections, dévoré par les vers, grattant les croûtes à l'ouverture de ses plaies avec ses ongles, cautérisant son corps au-dessus d'un foyer rempli de braises ardentes. Ses amis, compagnons et proches l'emmèneraient voir un docteur. Le docteur préparerait un traitement pour lui, et grâce à ce traitement il serait guéri de sa lèpre: heureux et bien portant, libre, maître de lui-même, allant là où ça lui plairait. Alors il verrait un autre lépreux couvert de plaies et d'infections, dévoré par les vers, grattant les croûtes à l'ouverture de ses plaies avec ses ongles, cautérisant son corps au-dessus d'un foyer rempli de braises ardentes. Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya? Est-ce que cet homme envierait le lépreux pour sa fosse remplie de braises ardentes ou pour son usage du traitement?
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No hidaṃ, bho Gotama. Taṃ kissa hetu? Roge hi, bho Gotama, sati bhesajjena karaṇīyaṃ hoti, roge asati na bhesajjena karaṇīyaṃ hotī ti.
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Non, bho Gotama. Pour quelle raison? Parce que lorsqu'il y a une maladie, un traitement doit être préparé et lorsqu'il n'y a pas de maladie, le traitement n'a pas besoin d'être préparé.
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Evameva kho ahaṃ, Māgaṇḍiya, pubbe agāriyabhūto samāno pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricāresiṃ cakkhuviññeyyehi rūpehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; sotaviññeyyehi saddehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; ghānaviññeyyehi gandhehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; jivhāviññeyyehi rasehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi; kāyaviññeyyehi phoṭṭhabbehi iṭṭhehi kantehi manāpehi piyarūpehi kāmūpasaṃhitehi rajanīyehi.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, moi aussi lorsque je vivais la vie de foyer, je jouissais des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles: des formes connaissables par l'oeil qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des sons connaissables par l'oreille qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux; des odeurs connaissables par le nez qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des saveurs connaissables par la langue qui sont agréables, plaisantes, attachantes, entretenant la sensualité, royales; des phénomènes corporels connaissables par le corps qui sont agréables, plaisants, attachants, entretenant la sensualité, royaux.
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So aparena samayena kāmānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā kāmataṇhaṃ pahāya kāmapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto viharāmi. So aññe satte passāmi kāmesu avītarāge kāmataṇhāhi khajjamāne kāmapariḷāhena pariḍayhamāne kāme paṭisevante, so tesaṃ na pihemi, na tattha abhiramāmi. Taṃ kissa hetu? Yāhayaṃ, Māgaṇḍiya, rati aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi – api dibbaṃ sukhaṃ samadhigayha tiṭṭhati – tāya ratiyā ramamāno hīnassa na pihemi, na tattha abhiramāmi.
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Plus tard, ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation en ce qui concerne les plaisirs sensuels, j'ai abandonné l'appétence pour les plaisirs sensuels, la brûlure des plaisirs sensuels et je demeurerais délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Je vois d'autres êtres qui ne sont pas délivrés du désir envers les plaisirs sensuels étant consumés par l'appétence pour les plaisirs sensuels, brûlant de la brûlure des plaisirs sensuels, se laissant aller aux plaisirs sensuels, et je ne les envie pas, ni ne m'en délecte. Pour quelle raison? Parce que, Māgaṇḍiya, il y a un bien-être qui est séparé des plaisirs sensuels, qui est séparé des états mentaux désavantageux, qui surpasse le plaisir divin. Puisque je prends plaisir à cela, je n'envie pas ce qui est inférieur, ni ne m'en délecte.
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| Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, kuṭṭhī puriso arugatto pakkagatto kimīhi khajjamāno nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamāno aṅgārakāsuyā kāyaṃ paritāpeyya. Tassa mittāmaccā ñātisālohitā bhisakkaṃ sallakattaṃ upaṭṭhāpeyyuṃ. Tassa so bhisakko sallakatto bhesajjaṃ kareyya. So taṃ bhesajjaṃ āgamma kuṭṭhehi parimucceyya, arogo assa sukhī serī sayaṃvasī yena kāmaṃ gamo. Tamenaṃ dve balavanto purisā nānābāhāsu gahetvā aṅgārakāsuṃ upakaḍḍheyyuṃ. Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, api nu so puriso iti citiceva kāyaṃ sannāmeyyā ti?
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un lépreux couvert de plaies et d'infections, dévoré par les vers, grattant les croûtes à l'ouverture de ses plaies avec ses ongles, cautérisant son corps au-dessus d'un foyer rempli de braises ardentes. Ses amis, compagnons et proches l'emmèneraient voir un docteur. Le docteur préparerait un traitement pour lui, et grâce à ce traitement il serait guéri de sa lèpre: heureux et bien portant, libre, maître de lui-même, allant là où ça lui plairait. Maintenant suppose que deux hommes forts, l'ayant saisi avec leurs bras, l'emmènent vers un foyer rempli de braises ardentes. Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya, ne tordrait-il pas son corps dans tous les sens?
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Evaṃ, bho Gotama. Taṃ kissa hetu? Asu hi, bho Gotama, aggi dukkhasamphasso ceva mahābhitāpo ca mahāpariḷāho cā ti.
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Oui, bho Gotama. Pour quelle raison? Le contact avec le feu est douloureux, très chaud et brûlant.
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Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, idāneva nu kho so aggi dukkhasamphasso ceva mahābhitāpo ca mahāpariḷāho ca udāhu pubbepi so aggi dukkhasamphasso ceva mahābhitāpo ca mahāpariḷāho cā ti?
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Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: est-ce que le contact avec le feu est douloureux, très chaud et brûlant seulement maintenant, ou bien le contact avec le feu était-il déjà douloureux, très chaud et brûlant auparavant?
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Idāni ceva, bho Gotama, so aggi dukkhasamphasso ceva mahābhitāpo ca mahāpariḷāho ca, pubbepi so aggi dukkhasamphasso ceva mahābhitāpo ca mahāpariḷāho ca. Asu ca, bho Gotama, kuṭṭhī puriso arugatto pakkagatto kimīhi khajjamāno nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamāno upahatindriyo dukkhasamphasseyeva aggismiṃ sukhamiti viparītasaññaṃ paccalatthā ti.
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Que ce soit maintenant ou auparavant, bho Gotama, le contact avec le feu est douloureux, très chaud et brûlant. C'est juste que lorsque cet homme était un lépreux couvert de plaies et d'infections, dévoré par les vers, grattant les croûtes à l'ouverture de ses plaies avec ses ongles, ses facultés étaient altérées, ce pourquoi, même si le contact avec le feu était douloureux, il avait la perception erronée que c'était agréable.
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Evameva kho, Māgaṇḍiya, atītampi addhānaṃ kāmā dukkhasamphassā ceva mahābhitāpā ca mahāpariḷāhā ca, anāgatampi addhānaṃ kāmā dukkhasamphassā ceva mahābhitāpā ca mahāpariḷāhā ca, etarahipi paccuppannaṃ addhānaṃ kāmā dukkhasamphassā ceva mahābhitāpā ca mahāpariḷāhā ca. Ime ca, Māgaṇḍiya, sattā kāmesu avītarāgā kāmataṇhāhi khajjamānā kāmapariḷāhena pariḍayhamānā upahatindriyā dukkhasamphassesuyeva kāmesu sukhamiti viparītasaññaṃ paccalatthuṃ.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, le contact avec les plaisirs sensuels était dans le passé douloureux, très chaud et brûlant; le contact avec les plaisirs sensuels sera dans le futur douloureux, très chaud et brûlant; le contact avec les plaisirs sensuels est à présent douloureux, très chaud et brûlant; mais lorsque les êtres ne sont pas délivrés du désir envers les plaisirs sensuels étant consumés par l'appétence pour les plaisirs sensuels, brûlant de la brûlure des plaisirs sensuels, se laissant aller aux plaisirs sensuels, leurs facultés sont altérées, ce pourquoi, même si le contact avec les plaisirs sensuels est douloureux, ils ont la perception erronée que c'est agréable.
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Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, kuṭṭhī puriso arugatto pakkagatto kimīhi khajjamāno nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamāno aṅgārakāsuyā kāyaṃ paritāpeti. Yathā yathā kho, Māgaṇḍiya, asu kuṭṭhī puriso arugatto pakkagatto kimīhi khajjamāno nakhehi vaṇamukhāni vippatacchamāno aṅgārakāsuyā kāyaṃ paritāpeti tathā tathā’ssa tāni vaṇamukhāni asucitarāni ceva honti duggandhatarāni ca pūtikatarāni ca, hoti ceva kāci sātamattā assādamattā, yadidaṃ vaṇamukhānaṃ kaṇḍūvanahetu.
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un lépreux couvert de plaies et d'infections, dévoré par les vers, grattant les croûtes à l'ouverture de ses plaies avec ses ongles, cautérisant son corps au-dessus d'un foyer rempli de braises ardentes. Plus il cautériserait son corps au-dessus de la fosse remplie de braises ardentes, plus l'ouverture de ses plaies deviendrait dégoûtantes, nauséabondes et putrides, et pourtant il ressentirait une certaine jouissance et une certaine satisfaction, et cela à cause de la démangeaison de ses plaies.
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Evameva kho, Māgaṇḍiya, sattā kāmesu avītarāgā kāmataṇhāhi khajjamānā kāmapariḷāhena ca pariḍayhamānā kāme paṭisevanti. Yathā yathā kho, Māgaṇḍiya, sattā kāmesu avītarāgā kāmataṇhāhi khajjamānā kāmapariḷāhena ca pariḍayhamānā kāme paṭisevanti tathā tathā tesaṃ tesaṃ sattānaṃ kāmataṇhā ceva pavaḍḍhati, kāmapariḷāhena ca pariḍayhanti, hoti ceva sātamattā assādamattā, yadidaṃ pañcakāmaguṇe paṭicca.
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De la même manière, les êtres qui ne sont pas délivrés du désir envers les plaisirs sensuels, qui sont consumés par l'appétence pour les plaisirs sensuels, qui brûlent de la brûlure des plaisirs sensuels, se laissent aller aux plaisirs sensuels. Plus ils se laissent aller aux plaisirs sensuels, plus leur appétence pour les plaisirs sensuels augmente et plus ils brûlent de la brûlure des plaisirs sensuels, et pourtant ils ressentent une certaine jouissance et une certaine satisfaction, celle qui résulte des cinq cordes de la sensualité.
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Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, api nu te diṭṭho vā suto vā rājā vā rājamahāmatto vā pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricārayamāno kāmataṇhaṃ appahāya kāmapariḷāhaṃ appaṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihāsi vā viharati vā viharissati vā ti?
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Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: as-tu déjà vu ou entendu parler d'un roi ou un ministre de roi, jouissant des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles, sans abandonner l'appétence pour les plaisirs sensuels, sans s'être débarrassé de la brûlure des plaisirs sensuels, qui ait demeuré, qui demeurera ou qui demeure délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme?
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No hidaṃ, bho Gotama.
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Non, bho Gotama.
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Sādhu, Māgaṇḍiya! Mayāpi kho etaṃ, Māgaṇḍiya, neva diṭṭhaṃ na sutaṃ rājā vā rājamahāmatto vā pañcahi kāmaguṇehi samappito samaṅgībhūto paricārayamāno kāmataṇhaṃ appahāya kāmapariḷāhaṃ appaṭivinodetvā vigatapipāso ajjhattaṃ vūpasantacitto vihāsi vā viharati vā viharissati vā. Atha kho, Māgaṇḍiya, ye hi keci samaṇā vā brāhmaṇā vā vigatapipāsā ajjhattaṃ vūpasantacittā vihāsuṃ vā viharanti vā viharissanti vā sabbe te kāmānaṃyeva samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ viditvā kāmataṇhaṃ pahāya kāmapariḷāhaṃ paṭivinodetvā vigatapipāsā ajjhattaṃ vūpasantacittā vihāsuṃ vā viharanti vā viharissanti vā ti.
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Excellent, Māgaṇḍiya! Moi non plus, je n'ai jamais vu ni entendu parler d'un roi ou un ministre de roi, jouissant des cinq cordes de la sensualité, pourvu et possédé d'elles, sans abandonner l'appétence pour les plaisirs sensuels, sans s'être débarrassé de la brûlure des plaisirs sensuels, qui ait demeuré, qui demeurera ou qui demeure délivré de l'envie, avec un esprit intérieurement calme. Mais tous les renonçants et brahmanes qui ont demeuré, qui demeureront ou qui demeurent délivrés de l'envie, avec un esprit intérieurement calme, l'ont fait en ayant compris tels qu'ils sont réellement l'apparition, la cessation, l'attrait, le désavantage et l'émancipation vis-à-vis des plaisirs sensuels, et c'est en ayant abandonné l'appétence pour les plaisirs sensuels, en s'étant débarrassé de la brûlure des plaisirs sensuels, qu'ils ont demeuré, qu'ils demeureront ou qu'ils demeurent délivrés de l'envie, avec un esprit intérieurement calme.
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Atha kho Bhagavā tāyaṃ velāyaṃ imaṃ udānaṃ udānesi:
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Alors, à cet instant, le Bhagavā s'exclama avec cette exclamation:
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Ārogyaparamā lābhā, Nibbānaṃ paramaṃ sukhaṃ; Aṭṭhaṅgiko ca maggānaṃ,
Khemaṃ amatagāmina nti.
| Le meilleur des gains est la santé, Nibbāna est le meilleur des bien-êtres; Et l'octuple noble sentier est le meilleur,
Car, sans danger, il mène au Sans-Mort.
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Evaṃ vutte, Māgaṇḍiyo paribbājako Bhagavantaṃ etadavoca:
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Lorsque cela fut dit, Māgaṇḍiya le renonçant dit au Bhagavā:
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Acchariyaṃ, bho Gotama, abbhutaṃ, bho Gotama, yāva subhāsitaṃ cidaṃ bhotā Gotamena: ‘ārogyaparamā lābhā, nibbānaṃ paramaṃ sukha’nti. Mayāpi kho etaṃ, bho Gotama, sutaṃ pubbakānaṃ paribbājakānaṃ ācariyapācariyānaṃ bhāsamānānaṃ: ‘ārogyaparamā lābhā, nibbānaṃ paramaṃ sukha’nti; tayidaṃ, bho Gotama, sametī ti.
| –
C'est surprenant, bho Gotama, c'est extraordinaire, la manière dont cela a été bien déclaré par bho Gotama: 'Le meilleur des gains est la santé, Nibbāna est le meilleur des bien-êtres.' Nous avons également entendu dire ça par les anciens renonçants dans la lignée de nos enseignants: 'Le meilleur des gains est la santé, Nibbāna est le meilleur des bien-êtres', et cela concorde, bho Gotama.
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| –
Yaṃ pana te etaṃ, Māgaṇḍiya, sutaṃ pubbakānaṃ paribbājakānaṃ ācariyapācariyānaṃ bhāsamānānaṃ: 'ārogyaparamā lābhā, nibbānaṃ paramaṃ sukha’nti, katamaṃ taṃ ārogyaṃ, katamaṃ taṃ nibbāna' nti?
| –
Mais en ce qui concerne ce que tu as entendu dire par les anciens renonçants dans la lignée de tes enseignants, Māgaṇḍiya: 'Le meilleur des gains est la santé, Nibbāna est le meilleur des bien-êtres', quelle est donc cette santé, quel est donc ce Nibbāna?
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Evaṃ vutte, Māgaṇḍiyo paribbājako sakāneva sudaṃ gattāni pāṇinā anomajjati:
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Lorsque cela fut dit, Māgaṇḍiya le renonçant frotta ses membres avec sa main et dit:
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Idantaṃ, bho Gotama, ārogyaṃ, idantaṃ nibbānaṃ. Ahañhi, bho Gotama, etarahi arogo sukhī, na maṃ kiñci ābādhatī ti.
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Voici quelle est cette santé, bho Gotama, voici quel est ce Nibbāna. Car je suis en bonne santé, heureux et rien ne m'afflige.
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| –
Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, jaccandho puriso; so na passeyya kaṇhasukkāni rūpāni, na passeyya nīlakāni rūpāni, na passeyya pītakāni rūpāni, na passeyya lohitakāni rūpāni, na passeyya mañjiṭṭhakāni rūpāni, na passeyya samavisamaṃ, na passeyya tārakarūpāni, na passeyya candimasūriye. So suṇeyya cakkhumato bhāsamānassa: 'chekaṃ vata, bho, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī'ti! So odātapariyesanaṃ careyya. Tamenaṃ aññataro puriso telamalikatena sāhuḷicīrena vañceyya: 'idaṃ te, ambho purisa, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti. So taṃ paṭiggaṇheyya, paṭiggahetvā pārupeyya, pārupetvā attamano attamanavācaṃ nicchāreyya: ‘chekaṃ vata, bho, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti!
| –
Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un homme aveugle de naissance qui ne pourrait pas voir les formes noires, qui ne pourrait pas voir les formes blanches, qui ne pourrait pas voir les formes bleues, qui ne pourrait pas voir les formes jaunes, qui ne pourrait pas voir les formes rouges, qui ne pourrait pas voir les formes roses, qui ne pourrait pas voir ce qui est plat et ce qui est cabossé, qui ne pourrait pas voir les étoiles, ni le soleil, ni la lune. Il entendrait un homme doué d'une bonne vision dire: 'un habit blanc est bon, bho, beau, sans tache et propre!', et il partirait à la recherche de quelque chose de blanc. Alors un autre homme le tromperait avec un habit crasseux et souillé d'huile: 'voici un habit blanc, bho, beau, sans tache et propre!'. L'homme aveugle le prendrait et le mettrait. L'ayant mis, satisfait, il exclamerait des paroles de satisfaction: 'un habit blanc est bon, bho, beau, sans tache et propre!'.
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Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, api nu so jaccandho puriso jānanto passanto amuṃ telamalikataṃ sāhuḷicīraṃ paṭiggaṇheyya, paṭiggahetvā pārupeyya, pārupetvā attamano attamanavācaṃ nicchāreyya – 'chekaṃ vata, bho, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti udāhu cakkhumato saddhāyā'ti?
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Maintenant, qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: lorsque cet homme aveugle prend l'habit crasseux et souillé d'huile et le met et que, l'ayant mis, il exclame des paroles de satisfaction: 'un habit blanc est bon, bho, beau, sans tache et propre!': fait-il cela avec connaissance et vision, ou bien par conviction envers l'homme doué d'une bonne vision?
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Ajānanto hi, bho Gotama, apassanto so jaccandho puriso amuṃ telamalikataṃ sāhuḷicīraṃ paṭiggaṇheyya, paṭiggahetvā pārupeyya, pārupetvā attamano attamanavācaṃ nicchāreyya: ‘chekaṃ vata, bho, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti, cakkhumato saddhāyā' ti.
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Lorsque cet homme aveugle prend l'habit crasseux et souillé d'huile et le met, bho Gotama, et que, l'ayant mis, il exclame des paroles de satisfaction: 'un habit blanc est bon, bho, beau, sans tache et propre!', il fait cela sans connaissance ni vision, par conviction envers l'homme doué d'une bonne vision.
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Evameva kho, Māgaṇḍiya, aññatitthiyā paribbājakā andhā acakkhukā ajānantā ārogyaṃ, apassantā nibbānaṃ, atha ca panimaṃ gāthaṃ bhāsanti: ‘ārogyaparamā lābhā, nibbānaṃ paramaṃ sukha’nti.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, les renonçants ayant d'autres convictions sont aveugles, sans vision, sans connaître ce qu'est la santé, sans connaître ce qu'est Nibbāna, ils énoncent pourtant cette stance:
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| Ārogyaparamā lābhā,
Nibbānaṃ paramaṃ sukhaṃ;
| Le meilleur des gains est la santé,
Nibbāna est le meilleur des bien-êtres;
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Pubbakehesā, Māgaṇḍiya, arahantehi sammāsambuddhehi gāthā bhāsitā:
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Cette stance était énoncée par les anciens arahants, les anciens Sammāsambuddhas:
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| Ārogyaparamā lābhā, Nibbānaṃ paramaṃ sukhaṃ; Aṭṭhaṅgiko ca maggānaṃ,
Khemaṃ amatagāmina nti.
| Le meilleur des gains est la santé, Nibbāna est le meilleur des bien-êtres; Et l'octuple noble sentier est le meilleur,
Car, sans danger, il mène au Sans-Mort.
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Sā etarahi anupubbena puthujjanagāthā. Ayaṃ kho pana, Māgaṇḍiya, kāyo rogabhūto gaṇḍabhūto sallabhūto aghabhūto ābādhabhūto, so tvaṃ imaṃ kāyaṃ rogabhūtaṃ gaṇḍabhūtaṃ sallabhūtaṃ aghabhūtaṃ ābādhabhūtaṃ: ‘idantaṃ, bho Gotama, ārogyaṃ, idantaṃ nibbāna’nti vadesi. Tañhi te, Māgaṇḍiya, ariyaṃ cakkhuṃ natthi yena tvaṃ ariyena cakkhunā ārogyaṃ jāneyyāsi, nibbānaṃ passeyyāsī ti.
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Mais maintenant, c'est progressivement devenu une stance de gens ordinaires. Ce corps, Māgaṇḍiya, est une maladie, une tumeur, un dard, une calamité, une affliction, et pourtant tu dis, en ce qui le concerne: 'voici quelle est cette santé, bho Gotama, voici quel est ce Nibbāna', car tu n'es pas doué le la noble vision avec laquelle tu connaîtrais ce qu'est la santé et tu verrais Nibbāna.
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Evaṃ pasanno ahaṃ bhoto Gotamassa: pahoti me bhavaṃ Gotamo tathā dhammaṃ desetuṃ yathāhaṃ ārogyaṃ jāneyyaṃ, nibbānaṃ passeyya' nti.
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J'ai confiance en bho Gotama de la manière suivante: bho Gotama peut m'enseigner le Dhamma d'une telle manière que je connaisse ce qu'est la santé et que je voie Nibbāna.
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Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, jaccandho puriso; so na passeyya kaṇhasukkāni rūpāni, na passeyya nīlakāni rūpāni, na passeyya pītakāni rūpāni, na passeyya lohitakāni rūpāni, na passeyya mañjiṭṭhakāni rūpāni, na passeyya samavisamaṃ, na passeyya tārakarūpāni, na passeyya candimasūriye. Tassa mittāmaccā ñātisālohitā bhisakkaṃ sallakattaṃ upaṭṭhāpeyyuṃ. Tassa so bhisakko sallakatto bhesajjaṃ kareyya. So taṃ bhesajjaṃ āgamma na cakkhūni uppādeyya, na cakkhūni visodheyya. Taṃ kiṃ maññasi, Māgaṇḍiya, nanu so vejjo yāvadeva kilamathassa vighātassa bhāgī assā' ti?
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un homme aveugle de naissance qui ne pourrait pas voir les formes noires, qui ne pourrait pas voir les formes blanches, qui ne pourrait pas voir les formes bleues, qui ne pourrait pas voir les formes jaunes, qui ne pourrait pas voir les formes rouges, qui ne pourrait pas voir les formes roses, qui ne pourrait pas voir ce qui est plat et ce qui est cabossé, qui ne pourrait pas voir les étoiles, ni le soleil, ni la lune. Ses amis, compagnons et proches l'emmèneraient voir un docteur. Le docteur préparerait un traitement pour lui, mais en dépit du traitement, sa vision n'apparaîtrait pas ou ne serait pas clarifiée. Qu'en penses-tu, Māgaṇḍiya: ce docteur ne récolterait-il pas rien que fatigue et déception?
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Evaṃ, bho Gotama.
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Oui, bho Gotama
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Evameva kho, Māgaṇḍiya, ahañce te dhammaṃ deseyyaṃ: ‘idantaṃ ārogyaṃ, idantaṃ nibbāna’nti, so tvaṃ ārogyaṃ na jāneyyāsi, nibbānaṃ na passeyyāsi. So mamassa kilamatho, sā mamassa vihesā' ti.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, si je t'enseignais le Dhamma: 'voici quelle est cette santé, voici quel est ce Nibbāna', et que de ton côté tu ne connaissais pas la santé ni ne verrais Nibbāna, cela serait fatiguant pour moi, cela me serait pénible.
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Evaṃ pasanno ahaṃ bhoto Gotamassa: pahoti me bhavaṃ Gotamo tathā dhammaṃ desetuṃ yathāhaṃ ārogyaṃ jāneyyaṃ, nibbānaṃ passeyya' nti.
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J'ai confiance en bho Gotama de la manière suivante: bho Gotama peut m'enseigner le Dhamma d'une telle manière que je connaisse ce qu'est la santé et que je voie Nibbāna.
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Seyyathāpi, Māgaṇḍiya, jaccandho puriso; so na passeyya kaṇhasukkāni rūpāni, na passeyya nīlakāni rūpāni, na passeyya pītakāni rūpāni, na passeyya lohitakāni rūpāni, na passeyya mañjiṭṭhakāni rūpāni, na passeyya samavisamaṃ, na passeyya tārakarūpāni, na passeyya candimasūriye. So suṇeyya cakkhumato bhāsamānassa: ‘chekaṃ vata, bho, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti! So odātapariyesanaṃ careyya. Tamenaṃ aññataro puriso telamalikatena sāhuḷicīrena vañceyya: ‘idaṃ te, ambho purisa, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī’ti. So taṃ paṭiggaṇheyya, paṭiggahetvā pārupeyya.
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Imagine, Māgaṇḍiya, qu'il y ait un homme aveugle de naissance qui ne pourrait pas voir les formes noires, qui ne pourrait pas voir les formes blanches, qui ne pourrait pas voir les formes bleues, qui ne pourrait pas voir les formes jaunes, qui ne pourrait pas voir les formes rouges, qui ne pourrait pas voir les formes roses, qui ne pourrait pas voir ce qui est plat et ce qui est cabossé, qui ne pourrait pas voir les étoiles, ni le soleil, ni la lune. Il entendrait un homme doué d'une bonne vision dire: 'un habit blanc est bon, bho, beau, sans tache et propre!', et il partirait à la recherche de quelque chose de blanc. Alors un autre homme le tromperait avec un habit crasseux et souillé d'huile: 'voici un habit blanc, bho, beau, sans tache et propre!'. L'homme aveugle le prendrait et le mettrait.
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Tassa mittāmaccā ñātisālohitā bhisakkaṃ sallakattaṃ upaṭṭhāpeyyuṃ. Tassa so bhisakko sallakatto bhesajjaṃ kareyya – uddhaṃvirecanaṃ adhovirecanaṃ añjanaṃ paccañjanaṃ natthukammaṃ. So taṃ bhesajjaṃ āgamma cakkhūni uppādeyya, cakkhūni visodheyya. Tassa saha cakkhuppādā yo amusmiṃ telamalikate sāhuḷicīre chandarāgo so pahīyetha. Tañca naṃ purisaṃ amittatopi daheyya, paccatthikatopi daheyya, api ca jīvitā voropetabbaṃ maññeyya: 'dīgharattaṃ vata, bho, ahaṃ iminā purisena telamalikatena sāhuḷicīrena nikato vañcito paluddho: "idaṃ te, ambho purisa, odātaṃ vatthaṃ abhirūpaṃ nimmalaṃ sucī"' ti.
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Ses amis, compagnons et proches l'emmèneraient voir un docteur. Le docteur préparerait un traitement pour lui: une purge depuis le haut, une purge depuis le bas, des onguents, des contre-onguents et des traitements par le nez. Et grâce à ce traitement, sa vision apparaîtrait et serait clarifiée. En même temps que sa vision apparaîtrait et serait clarifiée, il abandonnerait le désir et la complaisance qu'il ressentait envers l'habit crasseux et souillé d'huile. Il considérerait cet homme comme un ennemi, et pas du tout comme un ami, et il penserait qu'il mériterait d'être tué: 'Vraiment, j'ai longtemps été dupé, trompé et abusé par cet homme ainsi que son habit crasseux et souillé d'huile, lorsqu'il me disait: "voici un habit blanc, bho, beau, sans tache et propre!"'
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Evameva kho, Māgaṇḍiya, ahañce te dhammaṃ deseyyaṃ – ‘idantaṃ ārogyaṃ, idantaṃ nibbāna’nti. So tvaṃ ārogyaṃ jāneyyāsi, nibbānaṃ passeyyāsi. Tassa te saha cakkhuppādā yo pañcasupādānakkhandhesu chandarāgo so pahīyetha; api ca te evamassa – ‘dīgharattaṃ vata, bho, ahaṃ iminā cittena nikato vañcito paluddho. Ahañhi rūpaṃyeva upādiyamāno upādiyiṃ, vedanaṃyeva upādiyamāno upādiyiṃ, saññaṃyeva upādiyamāno upādiyiṃ, saṅkhāreyeva upādiyamāno upādiyiṃ, viññāṇaṃyeva upādiyamāno upādiyiṃ. Tassa me upādānapaccayā bhavo, bhavapaccayā jāti, jātipaccayā jarāmaraṇaṃ sokaparidevadukkhadomanassupāyāsā sambhavanti; evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa samudayo hotī' ti.
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De la même manière, Māgaṇḍiya, si je t'enseignais le Dhamma: voici quelle est cette santé, voici quel est ce Nibbāna' et que de ton côté tu connaissais cette santé et que tu voyais ce Nibbāna, alors en même temps que ta vision apparaîtrait, tu abandonnerais le désir et la complaisance que tu ressentais envers les cinq masses d'attachement. Tu penserais: 'Vraiment, j'ai longtemps été dupé, trompé et abusé par cet esprit. Car lorsque j'étais attaché, je n'étais attaché qu'à la Forme, je n'étais attaché qu'au Ressenti, je n'étais attaché qu'à la Perception, je n'étais attaché qu'aux Saṅkhāras, je n'étais attaché qu'à la Conscience. Ayant l'attachement pour condition, le devenir apparaît. Avec le devenir, la naissance apparaît. Avec la naissance, le vieillissement et la mort, le chagrin, les lamentations, la douleur et l'abattement. Telle est l'apparition de toute cette masse de souffrance.
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Evaṃ pasanno ahaṃ bhoto Gotamassa: pahoti me bhavaṃ Gotamo tathā dhammaṃ desetuṃ yathāhaṃ imamhā āsanā anandho vuṭṭhaheyya’’nti.
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J'ai confiance en bho Gotama de la manière suivante: bho Gotama peut m'enseigner le Dhamma d'une telle manière que je me lève de ce siège guéri de mon aveuglement.
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Tena hi tvaṃ, Māgaṇḍiya, sappurise bhajeyyāsi. Yato kho tvaṃ, Māgaṇḍiya, sappurise bhajissasi tato tvaṃ, Māgaṇḍiya, saddhammaṃ sossasi; yato kho tvaṃ, Māgaṇḍiya, saddhammaṃ sossasi tato tvaṃ, Māgaṇḍiya, dhammānudhammaṃ paṭipajjissasi; yato kho tvaṃ, Māgaṇḍiya, dhammānudhammaṃ paṭipajjissasi tato tvaṃ, Māgaṇḍiya, sāmaṃyeva ñassasi, sāmaṃ dakkhissasi: ime rogā gaṇḍā sallā. Idha rogā gaṇḍā sallā aparisesā nirujjhanti. Tassa me upādānanirodhā bhavanirodho, bhavanirodhā jātinirodho, jātinirodhā jarāmaraṇaṃ soka-parideva-dukkha-domanass'upāyāsā nirujjhanti. Evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa nirodho hotī' ti.
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Dans ce cas, Māgaṇḍiya, associe-toi aux hommes de valeur. En t'associant aux hommes de valeur, tu entendras le Dhamma authentique. En entendant le Dhamma authentique, tu pratiqueras en accord avec le Dhamma. En pratiquant en accord avec le Dhamma, tu connaîtras et tu verras par toi-même: 'Ces choses sont des maladies, des tumeurs, des dards. Mais ici, ces maladies, ces tumeurs, ces dards cessent sans résidus. Avec la cessation de mon attachement, il y a cessation du devenir. Avec la cessation du devenir, il y a cessation de la naissance. Avec la cessation de la naissance, il y a cessation du vieillissement et de la mort, du chagrin, des lamentations, de la douleur et de l'abattement. Telle est la cessation de toute cette masse de souffrance.
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| Evaṃ vutte, Māgaṇḍiyo paribbājako Bhagavantaṃ etadavoca: | Lorsque cela fut dit, Māgaṇḍiya le renonçant dit au Bhagavā: |
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Abhikkantaṃ, bho Gotama, abhikkantaṃ, bho Gotama! Seyyathāpi, bho Gotama, nikkujjitaṃ vā ukkujjeyya, paṭicchannaṃ vā vivareyya, mūḷhassa vā maggaṃ ācikkheyya, andhakāre vā telapajjotaṃ dhāreyya, cakkhumanto rūpāni dakkhantīti; evamevaṃ bhotā Gotamena anekapariyāyena dhammo pakāsito. Esāhaṃ bhavantaṃ Gotamaṃ saraṇaṃ gacchāmi dhammañca bhikkhusaṅghañca. Labheyyāhaṃ bhoto Gotamassa santike pabbajjaṃ, labheyyaṃ upasampada' nti.
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Magnifique, bho Gotama, magnifique! Comme s'il avait remis en place ce qui s'était renversé, comme s'il avait révélé ce qui était caché, comme s'il avait indiqué le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou comme s'il apportait une lampe dans le noir pour que ceux qui ont des yeux puissent voir les formes, de la même manière bho Gotama a clarifié le Dhamma de nombreuses manières. Je vais en refuge à bho Gotama, au Dhamma et au Sangha. Puissé-je obtenir l'abandon de la vie de foyer en la présence de bho Gotama, puissé-je obtenir l'admission.
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Yo kho, Māgaṇḍiya, aññatitthiyapubbo imasmiṃ dhammavinaye ākaṅkhati pabbajjaṃ, ākaṅkhati upasampadaṃ, so cattāro māse parivasati; catunnaṃ māsānaṃ accayena āraddhacittā bhikkhū pabbājenti, upasampādenti bhikkhubhāvāya. Api ca mettha puggalavemattatā viditā' ti.
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Tout individu, Māgaṇḍiya, qui a auparavant appartenu à une autre secte et qui désire l'abandon de la vie de foyer, qui désire l'admission dans ce Dhamma et Discipline doit passer en probation pendant quatre mois. Si, à la fin de ces quatre mois, les bhikkhus sont satisfaits de lui, il lui accordent l'abandon de la vie de foyer, et il lui accordent la complète admission en tant que bhikkhu. Mais je reconnais les distinctions entre les individus à ce sujet.
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Sace, bhante, aññatitthiyapubbā imasmiṃ dhammavinaye ākaṅkhantā pabbajjaṃ, ākaṅkhantā upasampadaṃ cattāro māse parivasanti, catunnaṃ māsānaṃ accayena āraddhacittā bhikkhū pabbājenti upasampādenti bhikkhubhāvāya, ahaṃ cattāri vassāni parivasissāmi, catunnaṃ vassānaṃ accayena āraddhacittā bhikkhū pabbājentu, upasampādentu bhikkhubhāvāyā' ti.
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Bhante, si tout individu qui a auparavant appartenu à une autre secte et qui désire l'abandon de la vie de foyer, qui désire l'admission dans ce Dhamma et Discipline doit passer en probation pendant quatre mois, et que dans le cas où, à la fin de ces quatre mois, les bhikkhus sont satisfaits de lui, il lui accordent l'abandon de la vie de foyer, et il lui accordent la complète admission en tant que bhikkhu, je passerai en probation pendant quatre ans, et si à la fin de ces quatre mois les bhikkhus sont satisfaits de moi, il m'accorderont l'abandon de la vie de foyer, et il m'accorderont la complète admission en tant que bhikkhu.
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Alattha kho Māgaṇḍiyo paribbājako Bhagavato santike pabbajjaṃ, alattha upasampadaṃ. Acirūpasampanno kho panāyasmā Māgaṇḍiyo eko vūpakaṭṭho appamatto ātāpī pahitatto viharanto nacirasseva, yassatthāya kulaputtā sammadeva agārasmā anagāriyaṃ pabbajanti tadanuttaraṃ, brahmacariyapariyosānaṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja vihāsi. ‘Khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti abbhaññāsi. Aññataro kho panāyasmā Māgaṇḍiyo arahataṃ ahosīti.
| Alors Māgaṇḍiya le renonçant reçut l'abandon de la vie de foyer et l'admission en présence du Bhagavā. Et peu de temps après son admission, demeurant seul, isolé, vigilant, ardent et résolu, il atteint et demeura en peu de temps dans ce qui est l'objectif de la brahmacariya, pour lequel les hommes de clan abandonnent à juste titre la vie de foyer pour la vie sans foyer, le connaissant et le réalisant pour lui-même dans le monde visible. Il sut: 'c'en est fini de la naissance, la brahmacariya a été vécue, la tâche a été remplie, il n'y a plus rien d'autre pour ce monde'. Et ainsi, Māgaṇḍiya devint un autre parmi les arahants. |
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Note1. un bien-être qui est séparé des plaisirs sensuels, qui est séparé des états mentaux désavantageux: rati aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi - il est clairement fait ici référence au plaisir obtenu à travers les jhānas: comparer cette formule avec la description standard du premier jhāna, qui est accessible ici. Il est intéressant de comparer avec l'argumentaire que l'on trouve à MN 14. d'après le travail effectué par Thanissaro Bhikkhu et Middle length discourses of the Buddha de Bhikkhu Ñāṇamoli et Bhikkhu Bodhi. ———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. Toute réutilisation de ce contenu doit citer ses sources originales. |
